A peine achetés, déjà vendus ? Hier, "Marianne" a révélé que le groupe Vivendi, dont Vincent Bolloré est actionnaire, doit céder une partie de sa presse people, sur demande de l'anti-trust européen. Dans un communiqué, ce dernier a annoncé l'ouverture d'une enquête approfondie dans le cadre du rachat de Lagardère par Vivendi. Bruxelles compte examiner "les effets potentiels de l'opération, afin de déterminer si ses craintes initiales étaient confirmées".
L'institution a ainsi "déploré" que le groupe du milliardaire breton ait "décidé de ne pas présenter d'engagements pour répondre aux préoccupations préliminaires de la Commission au cours de l'enquête initiale", concernant notamment le marché concurrentiel dans le domaine de l'édition ou de la presse magazine. L'anti-trust européen voit ainsi d'un mauvais oeil la fusion entre Lagardère et Vivendi.
Par ailleurs, selon Bruxelles, les concurrents de la maison d'édition Hachette, détenue par Lagardère et qui serait dans l'escarcelle de Vivendi, n'auront qu'un "accès limité à des services essentiels pour la commercialisation et la distribution de leurs livres". "Les librairies et les lecteurs pourraient être confrontés, respectivement, à des marges réduites et à une hausse des prix", a indiqué l'anti-trust, qui a réclamé d'importantes concessions, pour donner son feu vert d'ici le 19 avril.
Si les efforts seront conséquents dans le milieu de l'édition, le groupe devra aussi céder son pôle magazine people, acheté l'année dernière auprès de Bertelsmann, qui correspond à "Gala" et "Voici". En alternative, Vivendi pourrait vendre l'historique magazine "Paris-Match". Pour l'anti-trust européen, cette détention d'autant de titres de presse de ce pan est de nature à "nuire à la qualité, à la diversité et aux prix (...) aux dépens des lecteurs de ce type de magazine". Mais selon "Marianne", Vincent Bolloré préférait conserver "Paris-Match", qui est plus vendu que "Voici" et "Gala" et dont la valeur symbolique est plus forte.