L'heure du bilan. Face à la concurrence acharnée entre les chaînes, une des valeurs sûres cette année encore a été la fiction. TF1 a lancé une nouvelle héroïne, rousse et au caractère bien trempé ; France Télévisions a joué au jeu des chaises musicales avec deux de ses héros les plus puissants et Arte a proposé à chacun de s'installer sur le divan d'un psychanalyste. Ces paris ont été couronnés de succès pour les chaînes. La politique, l'amour, le sport et l'évasion ont également été plébiscités par les téléspectateurs. puremedias.com vous propose un condensé - non exhaustif - des tops tv de cette année 2021.
Un raz de marée. Lorsque TF1 a lancé au printemps dernier "HPI", sa nouvelle série policière portée par Audrey Fleurot, elle s'attendait certes à de bonnes audiences, mais pas à ce point. Avec cette héroïne "HPI", "Haut potentiel intellectuel", la première chaîne ambitionnait de s'offrir un personnage de la trempe de la capitaine Marleau, campée avec succès par Corinne Masiero sur le service public. 9,34 millions de curieux ont été présents pour le lancement, soit 40,1% du public et 43,1% des femmes responsables des achats de moins de cinquante ans. Du jamais vu depuis le coup d'envoi de "Clem" en 2010.
Les semaines suivantes, le succès ne s'est pas démenti, y compris en replay avec un record historique de rattrapage à la clé. Résultat, cette coproduction Septembre Productions, Itinéraire Prod et TF1 est devenue la troisième série française la plus regardée de l'histoire de la télé avec une moyenne en audience consolidée de 11,5 millions de fidèles, soit 45% de part d'audience sur l'ensemble du public (4+) et une part de marché de 52% sur la cible commerciale. La saison 2 est attendue dans le courant du premier semestre 2022 sur TF1.
Pour rappel, l'année fiction avait débuté sur les chapeaux de roue pour la chaîne avec le succès de la mini-série "La promesse", qui réunissait à l'écran Sofia Essaïdi et Olivier Marchal, avec une moyenne en audience veille de 7,1 millions de téléspectateurs (33% des 4+ et 32,4% des FRDA-50).
Tout ce qu'ils touchent se transforme en or. En adaptant pour Arte la série israélienne "Betipul", Eric Toledano et Olivier Nakache ont attiré à la fois les stars et les téléspectateurs. Portée par un cast prestigieux, "En thérapie" voyait des personnages campés par Reda Kateb, Mélanie Thierry, Clémence Poésy, Pio Marmaï et Céleste Brunnquell, confier leurs tourments à un professionnel interprété par Frédéric Pierrot, qui avait lui-même choisi de se confier à son ancienne analyste, jouée par Carole Bouquet. Tous évoluaient dans le contexte de l'après-13 novembre 2015. Composée de 35 épisodes - un chiffre remarquable pour la première saison d'une série française - la fiction est restée à l'antenne pas moins de sept semaines, avec une diffusion en prime time le jeudi soir. Au final, en audience veille, 1,35 million de téléspectateurs ont adhéré au concept, ce qui représente une part de marché de 6,3% auprès du public âgé de 4 ans et plus. Le bilan consolidé avait grimpé à 1,60 million de curieux en moyenne.
Mise en ligne en preview sur le site d'Arte, "En thérapie" a enregistré un record historique avec 54 millions de vidéos vues, dont 7 millions avant même la diffusion à l'antenne. Une saison 2 est déjà en boîte pour une diffusion en 2022 et aura cette fois pour toile de fond la crise sanitaire, avec notamment l'arrivée de Charlotte Gainsbourg et de Jacques Weber dans le cast.
C'était un pari risqué pour M6. En mettant à l'antenne la série de HBO "Chernobyl" à l'occasion de l'anniversaire des 35 ans de la catastrophe nucléaire de la centrale de Tchernobyl et ce pendant deux jeudis consécutifs, la chaîne de Nicolas de Tavernost a été à rebours de ses habituels programmes feel good. "'Chernobyl' est certes une série sombre, mais nous voulons explorer de nouveaux territoires", avait expliqué Christine Bouillet, directrice de la programmation de la chaîne à puremedias.com, avant la diffusion. Mais le pari s'est révélé payant, puisque, même si la série britanno-américaine est arrivée en deuxième position des audiences de la soirée, elle a été large leader sur la cible des femmes responsables des achats de moins de cinquante ans avec une moyenne de 28,5%. "Chernobyl" peut se féliciter d'avoir réalisé un lancement au plus haut pour une série américaine depuis cinq ans sur la chaîne.
Des héros policiers interchangeables ? Lorsqu'en début d'année, Stéphane Sitbon-Gomez, le patron des programmes de France Télévisions, a annoncé à puremedias.com le transfert de "Capitaine Marleau" sur France 2 et le départ de la série "Alex Hugo" sur France 3, il a créé la surprise. Mais force est de constater qu'aucune des deux séries n'a subi de déperdition de fidèles suite à ce changement. Proposés le vendredi soir, face à "Koh-Lanta" puis "Danse avec les stars" sur TF1, les quatre inédits de la série avec Corinne Masiero ont rassemblé en moyenne 7,08 millions de fidèles à J+7, soit une part d'audience de 29,0%. Sur France 3, "Alex Hugo" n'a pas démérité le mardi soir avec Samuel Le Bihan en parvenant à rassembler en moyenne et en audience consolidée 6,43 millions d'amateurs de polar (26,3% de PDA 4+).
Lorsqu'au mois de septembre, BFMTV a annoncé à la surprise générale et seulement quelques jours avant, l'organisation d'un débat entre Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon sur son antenne, c'est peu dire que la nouvelle a été peu appréciée du côté du service public. En effet, France 2 avait prévu de plus longue date de lancer sa nouvelle émission politique "Elysée 2022" avec Valérie Pécresse, alors seulement candidate à l'investiture des Républicains. "Franchement, c'est minable. BFMTV se déshonore. C'est une volonté de nuire, pas une volonté d'informer", a-t-on pu alors entendre certaines personnes pester dans les couloirs de France Télévisions, comme l'a rapporté puremedias.com.
Sur le terrain de l'audience, le soir du 23 septembre, le match a été remporté sans appel par la chaîne d'information en continu, arrivée en tête des audiences en prime time avec 3,81 de millions de téléspectateurs, soit 18,7% de l'ensemble du public. En face, France 2 n'en a réuni le même soir que 1,05 million (5,1% de PDA 4+).
Il y a encore de la place pour des programmes de deuxième partie de soirée à la télévision. M6 l'a prouvé au printemps dernier avec le lancement de "Et si on se rencontrait ?", programme de dating produit par Studio 89 dans lequel des inconnus qui n'avaient jusqu'à présent échangé que sur des sites de rencontres faisaient physiquement connaissance pour la première fois. Diffusée après "Mariés au premier regard", cette nouveauté s'est classée leader tout au long de sa diffusion tant auprès de l'ensemble du public que de la cible commerciale avec une moyenne de 1,44 million de romantiques en moyenne, soit 14,0% du public et 24,7% des FRDA-50. M6 a prévu une saison 2 et a même mandaté Banijay pour vendre son émission dans 6 pays : Royaume-Uni, Pays-Bas, Espagne, Italie, Allemagne et Belgique.
Dix saisons au compteur et une curiosité toujours intacte. Cet été, France 5 a célébré les dix ans de sa série documentaire "Des trains pas comme les autres", présentée par Philippe Gougler. Une série qui invite le téléspectateur à découvrir un pays et sa culture à travers un parcours pittoresque sur les lignes nationales. Les destinations choisies, de la Mauritanie à la Lituanie en passant par l'Ouzbékistan, ont passionné les téléspectateurs le jeudi soir. Les huit épisodes diffusés ont réuni en moyenne et en audience veille 1,57 million d'adeptes d'évasion, soit 8,0% du public. Un double épisode consacré au Kenya a même réuni jusqu'à 1,87 million de curieux le 5 août dernier en deuxième partie de soirée (9,9% du public).
Bangumi, qui produit chaque jour "Quotidien" sur TMC, a lancé cette année deux nouveautés en prime time : "Canap" et "21h Médias". Le premier programme, qui revisitait l'année 1995, présenté par Etienne Carbonnier, a fait sensation en mars dernier en réunissant 1,85 million de curieux (7,4% des 4+ et 14,7% des FRDA-50) devant sa première partie, se payant le luxe de battre le "Grand oral" de France 2. "Canap 2002", diffusé en fin d'année, n'a pas fait aussi bien mais a réalisé une nouvelle belle performance devant 1,61 million de téléspectateurs (7,1% sur les 4+ et 16,1% sur les FRDA-50).
A la rentrée, un autre chroniqueur du talk-show de TMC, en l'occurrence Julien Bellver, a lui aussi eu droit à son émission en prime time avec "21h médias", rendez-vous qui s'intéresse au traitement médiatique d'un événement. Le numéro inaugural dédié au 11 septembre 2001 a réalisé un bon score en convaincant 1,40 million de passionnés et 6,4% du public (9,5% des FRDA-50) devant la première partie.
Un coup de projecteur inespéré pour "Envoyé spécial". Le 24 novembre dernier, l'ex-ministre de la Transition écologique s'est invité chez Bruce Toussaint sur BFMTV pour dénoncer la diffusion à venir le lendemain dans "Envoyé spécial" d'une enquête au long cours dans laquelle des femmes l'accusent d'agression sexuelle et même de viol. Une stratégie de défense préventive déjà adoptée en 2018 avant la publication d'une enquête journalistique du magazine "Ebdo". Sur BFMTV, Nicolas Hulot a annoncé quitter la vie publique.
Avec cette enquête, "Envoyé spécial" s'est placé en tête des audiences avec 3,35 millions de téléspectateurs, soit 16,6% du public et 13,1% des femmes responsables des achats de moins de 50 ans. Un score au plus haut depuis février 2017 pour le magazine de la rédaction, dont les scores sont généralement bien plus faibles. Suite à ces accusations, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "viol" et "agression sexuelle".
A saison exceptionnelle, audiences exceptionnelles. Diffuseur exclusif de la Formule 1 depuis 2013, Canal+ a enregistré des scores encore jamais vus sur son antenne pour la discipline reine du sport automobile. Le 12 décembre, le dernier duel au sommet entre Lewis Hamilton et Max Verstappen, à égalité de points avant le début de la course à Abu Dhabi, a fait vibrer 1,90 million de téléspectateurs, ce qui représente une part de marché de 14,7% auprès de l'ensemble du public. En moyenne, les courses ont été suivies en 2021 par 1,14 million de Français, ce qui représente une hausse de "18% par rapport à la saison 2020 et de 50% sur deux ans", s'est réjouie la chaîne cryptée dans son communiqué. De bon augure pour la saison prochaine puisque Canal+ est détentrice des droits de Formule 1 jusqu'en 2024.