Alors que le groupe TF1 a récemment annoncé un plan radical de restructuration de sa chaîne d'information LCI, les salariés se mobilisent. Le 1er octobre dernier, lors d'un vote organisé par la société des personnels de LCI, ils ont ainsi refusé le plan présenté par leur direction prévoyant la suppression de 148 postes sur 247. Le lendemain, ils ont tenté d'accueillir François Hollande lors de sa visite au Conseil Supérieur de l'audiovisuel pour l'alerter sur leur situation.
Ce week-end, les salariés de LCI ont cette fois tenté d'attirer l'attention des parlementaires. La société des personnels de LCI leur a ainsi écrit une lettre que puremedias.com a pu consulter. Dans leur missive, les salariés ont une nouvelle fois pris pour cible le CSA qu'il juge responsable de la situation depuis son refus d'autoriser le passage de la chaîne d'information sur la TNT gratuite. "LCI telle que vous la connaissez va donc disparaitre avec ses 247 salariés par la seule volonté d'une autorité administrative" ont-ils ainsi dénoncé, jugeant la décision du CSA du 29 juillet dernier "extraordinairement dangereuse pour le pluralisme de l'information".
Dans leur lettre, les personnels de LCI ont également accusé le CSA d'avoir voulu favoriser BFMTV. "Les difficultés économiques du moment invoquées par le CSA pour justifier son refus ne peuvent que semer le doute sur le choix de cette Administration. Curieusement le 31 juillet, deux jours après la décision du CSA, on apprend en effet que le chiffre d'affaires de BFMTV est en hausse de 17 %, cas unique en Europe, au sein d'un groupe où les bénéfices ont doublé en un an", ont dénoncé les salariés.
Avant de mettre en cause l'institution d'Olivier Schrameck : "Pour ne pas risquer de diminuer légèrement cette croissance exceptionnelle, au nom de la 'régulation', le CSA a préféré condamner la plus ancienne des chaînes d'info et ses 247 emplois. Comment dans ces conditions ne pas douter de l'indépendance du CSA et de sa cohérence en matière de pluralisme" ont-ils écrit.
En conclusion, les salariés de LCI ont "solennellement" demandé aux députés et sénateurs contactés "d'intervenir auprès de (leur) groupe parlementaire pour sauver le pluralisme dans l'audiovisuel", autrement dit, LCI. "Il y a urgence car il est gravement menacé" ont-ils mis en garde. Dans leur lettre, les personnels de la chaîne info ont aussi demandé aux parlementaires "de ne pas fermer les yeux sur la froide condamnation de 247 emplois par une Administration". Avant de conclure : "La représentation parlementaire ne peut pas y rester insensible face au poids démesuré de cet organisme désormais hors de contrôle".