Elle fut une des voix d'Europe 1 durant cinq ans. La journaliste Natacha Polony avait été remerciée de la station du groupe Lagardère en juin 2017 où elle assurait jusqu'alors la présentation de la revue de presse matinale, une chronique dans "Europe Soir" ainsi que la co-présentation de l'émission "Médiapolis" aux côtés d'Olivier Duhamel. Surprise, celle qui est devenue entretemps la patronne de "Marianne" avait annoncé son intention de contester ce licenciement, qu'elle estimait être infondé et demandait par là-même la requalification de ses six contrats à durée déterminée d'usage en contrat à durée indéterminée.
Selon "L'Express", Natacha Polony a obtenu gain de cause aujourd'hui après plus de deux ans de procédure. Le juge départiteur du conseil des prud'hommes de Paris - un juge professionnel qui intervient lorsque les conseillers représentant les salariés et ceux représentant les employeurs ne sont pas parvenus à trouver un point d'accord - a estimé que dans le cas présent, l'ex-journaliste d'Europe 1 a bien été victime d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse et a par conséquent condamné la station au logo bleu à lui verser pas moins de 390.580 euros.
Selon le détail publié par nos confrères, cette somme importante représente "27.400 euros d'indemnité de requalification (soit un mois de salaire), 54.800 euros d'indemnité de préavis et 5.480 euros de congés payés afférents, 137.000 euros d'indemnité légale de licenciement, 164.400 euros de dommages et intérêts" ainsi que "1.500 euros" au titre de l'article 700 correspondant aux frais de justice. L'exécution provisoire de la décision a également été ordonnée, ce qui signifie que même si Europe 1 décide de faire appel, la radio devra verser la somme requise.
Natacha Polony réclamait pour sa part plus de 800.000 euros d'indemnités. Son avocat, Philippe Gumery, se réjouit de cette décision. Pour lui, "c'est le management d'Europe 1 qui est une nouvelle fois sanctionné" alors que des décisions similaires ont été rendues par le passé après les départs de Fabien Namias ou de Thomas Joubert.