Nicolas de Tavernost fait d'une pierre, deux coups. Débarqué et remplacé par Régis Ravanas à la tête de RTL, Christopher Baldelli n'est pas le seul à être écarté de ses fonctions par le grand manitou du groupe M6. Selon une information révélée par nos confrères du "Parisien", que puremedias.com est en mesure de confirmer, le puissant patron de Neuilly-sur-Seine a aussi décidé de remanier la direction de M6. Directeur général des programmes de la Six depuis le 1er janvier 2015, Frédéric de Vincelles est ainsi écarté au profit de Guillaume Charles, actuel directeur général adjoint de M6 Publicité en charge du marketing, du digital et des études.
Ce changement majeur d'organigramme intervient alors que M6 vient de vivre une saison très compliquée. Si les marques historiques de la chaîne continuent de performer, tant en matière de magazines ("Zone Interdite", "Capital", "66 minutes"...), d'information ("Le 12.45", "Le 19.45") que de flux ("Le Meilleur Pâtissier", "Top Chef", "La France a un Incroyable Talent", "L'amour est dans le pré"), la Six ne parvient plus à imposer ses nouveautés. Depuis le début d'année, le bilan est catastrophique. Les formats "The Bridge", "Les Reines des Enchères", "Le Sens de l'Effort" et, plus récemment, "Together, tous avec moi" ont tous été déprogrammés, faute d'audience.
La saison avait d'ailleurs mal commencé avec l'échec des tentatives "French In The City" et "E=M6 Santé" pour relancer le samedi après-midi de la chaîne, véritable point noir persistant. La semaine, en journée, les téléfilms ne font plus recette et plusieurs programmes de pré-access et d'access se sont pas parvenus à s'installer, à l'image de la saison 2 des "Rois du Gâteau" ou de la nouveauté "Incroyables Transformations". La série noire continue d'ailleurs puisque, depuis lundi, c'est le nouveau programme "Mon invention vaut de l'or" qui réalise des scores très alarmants, tant sur l'ensemble du public que sur les femmes responsables des achats de moins de cinquante ans (FRDA-50), le coeur de cible de M6.
Chargée, la feuille de route ne s'annonce pas évidente pour Guillaume Charles. Entre recherche de nouveaux formats performants, offensive dans la fiction française, dont les résultats sont encore trop timides, ou encore renforcement des synergies avec RTL, les chantiers ne manquent pas. Le nouveau dirigeant de 44 ans aura à charge de redresser une chaîne en perte de vitesse - l'écart sur la sacro-sainte cible des FRDA-50 s'est distendu au profit de TF1 cette saison - qui ne parvient plus à surprendre ses concurrentes, ce qui était pourtant l'une des marques de fabrique de l'ex-petite chaîne qui monte. À lui désormais de prouver qu'elle peut continuer de grandir avec son public.