Une jeune institutrice, qui a décidé d'ouvrir un blog pour livrer à d'autres professeurs des écoles quelques idées de jeux et d'exercices pour leurs élèves, s'est brusquement retrouvée au coeur d'une procédure judiciaire peu réjouissante. Sa faute ? S'appeler Mme Figaro. En mai dernier, cette institutrice reçoit un courrier du magazine Madame Figaro, lui demandant de changer le nom de son blog, baptisé "La classe de Madame Figaro", invoquant une "atteinte aux droits de propriété intellectuelle".
Alors qu'Elise Figaro informe la rédaction du magazine que son blog porte simplement son nom, la direction lui propose de rajouter son prénom afin qu'il n'y ait pas de confusion dans l'esprit des internautes. L'institutrice s'y oppose, objectant qu'elle ne préfère pas dévoiler son entière identité, et propose simplement de remplacer "Madame" par l'abbréviation "Mme". S'ensuit un échange de courriers de moins en moins courtois dans lesquels la direction juridique du magazine féminin souligne le caractère "très gênant" du blog, qui contribue à "banaliser la marque".
L'institutrice reçoit ensuite une mise en demeure lui précisant les sanctions qu'elle encourt : trois ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende. Face à une telle menace, Mme Figaro décide finalement de rebaptiser son blog qui devient "Les chantiers de l'apprentissage". Contacté par Rue89, l'Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI) révèle pourtant que la menace du groupe Le Figaro est juridiquement infondée, le blog utilisant un nom patronyme et n'ayant pas de but commercial en lien avec les activités du magazine.
Suite à l'ampleur du buzz, et face aux vives réactions qu'a suscitées l'affaire sur la Toile, le magazine Madame Figaro a finalement dû présenter ses excuses à la bloggeuse, lui ouvrant même une tribune libre sur son site. La rédaction a publié un communiqué dans lequel elle "regrette le malentendu survenu", assurant qu'elle avait contacté Elise Figaro afin de "trouver une solution qui permette aux deux marques homonymes de cohabiter sereinement". Fin de l'histoire.