Toute la journée, Marc-Olivier Fogiel est rédacteur en chef exceptionnel de puremedias.com. Pour cette première partie, découvrez les coulisses de son arrivée à RTL et ses projets pour la nouvelle tranche "RTL Soir", qu'il anime dès ce soir du lundi au jeudi entre 18 et 20 heures.
Propos recueillis par Julien Lalande et Julien Bellver
puremedias.com : Vous faites votre rentrée ce soir sur RTL après neuf mois d'absence médiatique. Vous considérez ce nouveau challenge comme un come-back médiatique ou comme un retour aux sources ?
Marc-Olivier Fogiel : Je vis plutôt ça comme une continuité, j'avais envie de retrouver le média radio et une rédaction. Quand l'opportunité s'est présentée, cela correspondait parfaitement à mon envie du moment, j'ai donc pu décliner quelques propositions de télévision sans regret. A la télé, quelle que soit la taille de votre structure de production, vous ne vivez pas la même chose qu'en immersion dans une rédaction de 200 journalistes comme à RTL.
Vous arrivez à un moment particulier dans l'histoire de RTL : pour la deuxième fois de son histoire, la station a perdu son leadership au printemps dernier. Lors de votre arrivée à Europe 1, la matinale était dans un piètre état... Vous êtes le pompier de service ou les enjeux sur cette case sont très différents ?
Tout d'abord, j'ai été contacté par RTL bien avant cette dernière vague. J'étais encore à Europe 1. C'était il y a deux ans... Nous n'avons pas arrêté de discuter depuis avec Christopher Baldelli, le patron de la station. Cela s'est conclu en mai avec le départ de Christophe Hondelatte, il n'y a donc aucun lien avec les récents chiffres qui sont moins bons. Par ailleurs, Europe était en difficulté, il s'agissait bien de contribuer au redressement de la radio, et Alexandre Bompard avait une réflexion de reconstruction, on partait devant une page quasiment blanche. Il a d'ailleurs remarquablement réussi. Ici, ça n'a rien à voir, ce n'est pas le climat ambiant, il n'y a pas de crise, ma feuille de route n'est donc pas de "révolutionner".
Quelles seront les nouveautés de cette tranche ?
Je ne m'inscris donc pas dans une rupture mais plutôt dans l'idée de perfectionner les choses, continuer à les améliorer. Il y a deux parties, hard news et commentaire de l'actualité. Entre 18 et 19 heures, je cherche davantage de fluidité et peut-être de clarté. On va supprimer l'invité fil rouge, le journal sera toujours présenté par Christelle Rebière. Il y aura aussi toujours l'invité du journal mais je me suis aperçu que l'actualité était souvent développée et même commentée avant d'être comprise. Par exemple, le gouvernement a annoncé la levée de la restriction des conditions au marché du travail pour les Roms. 90% des gens ne savent même pas qu'il y avait des restrictions. La plupart sont bien incapables, et c'est normal, de dire si les Roms sont des Européens comme les autres ! Donc dans le journal il y aura une question pour comprendre l'actualité.
A 18h25, après mon premier invité, place aux "Coulisses de l'actu" où un journaliste viendra nous raconter les à-côtés de ce qu'il a vécu. Ces anecdotes et détails sont souvent réservés aux conférences de rédaction. Ici, pendant 3 minutes, le récit d'une journée sera fait sur la longueur. A partir de 18h30, on bascule dans le magazine avec un invité moins connecté directement à l'actualité du jour. Il y aura aussi Anthony Bellanger, ex-journaliste de Courrier International, qui viendra nous raconter la petite histoire internationale du jour sympa à écouter qui éclaire sur le pays. Enfin, nous décompresserons avec la rediffusion de la chronique de Laurent Gerra.
Et à 19 heures ?
Après le journal de Julien Sellier, on donnera la parole à des enfants pour commenter un sujet d'actualité qu'ils découvriront à la sortie de l'école. Si c'est mal fait c'est un micro-trottoir et si c'est bien fait, ça apporte quelque chose de très différent sur 1 minute 15. Puis après on basculera dans "On refait le monde" avec les polémistes. Benoît Gallerey de LCI viendra aussi pour une revue de web des réseaux sociaux. Enfin, sur certains sujets, on aura un invité surprise par téléphone, un peu comme dans "Ca balance à Paris" sur Paris Première. Les polémistes débattront sans savoir que sur un fait d'actualité, le principal concerné les écoute et répondra.
Quels seront les nouveaux polémistes ?
Comme Christophe Hondelatte faisait chaque saison, j'ai légèrement renouvelé la bande en intégrant des petits nouveaux qui remplaceront donc certains : Raymond Domenech, Charles Beigbeder, Fadela Amara, Pierre Lescure, Philippe Besson, Jean-Claude Dassier (ancien patron de LCI, de l'info de TF1 et de l'OM, NDLR), David Koubbi (l'avocat de Tristane Banon, NDLR), Hamou Bouakkaz et Cédric Mathiot de Libération.
Vous allez devoir distribuer la parole. Ce n'est pas votre sport favori...
Animer des débats, je crois l'avoir déjà pas mal fait, cela ne me fait donc pas très peur. En télé, c'est assez facile de remettre du charbon dans la machine pour qu'elle s'emballe. La connaissance des dossiers est évidemment importante, mais elle peut être disons plus générale. Ici, il faut connaître les sujets aussi bien que les polémistes pour faire avancer le débat.
> Rendez-vous à 11h30 pour la P2 de son entretien.