Face-à-face houleux hier soir entre Arnaud Montebourg et Marine Le Pen, lors d'un débat organisé dans le cadre du "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI. Le principal moment de tension a eu lieu quand le ministre du Redressement productif a voulu rappeler qu'en 2005, Jean-Marie Le Pen avait fait "l'éloge de la gestapo". "Une grotesque caricature", a dénoncé la présidente du Front National.
Ce midi, dans "La Nouvelle édition", Nicolas Domenach est revenu sur cette passe d'armes. Le journaliste politique a décrypté les arguments de l'omniprésente dirigeante d'extrême droite. Il a dénoncé les "amalgames" et les "contre-vérités" de Marine Le Pen, relevant plusieurs des chiffres qu'elle avait cités la veille à l'antenne. "40% des étrangers sont au chômage", a par exemple assuré hier la patronne du FN. "Dans le débat, ça passe vite et on n'a pas le temps de vérifier", a déploré le journaliste qui a tenu à rétablir la vérité. "En réalité, 17,3% des étrangers sont au chômage", a-t-il précisé en citant des chiffres de l'Observatoire des inégalités datant de 2010. "Ce sont des chiffres un peu vieux, qui ont augmenté sans doute mais pas au point de doubler", a-t-il ajouté.
Nicolas Domenach a dénoncé une autre contre-vérité de Marine Le Pen, qui s'était insurgée, il y a quelques jours sur le plateau de "Mots croisés", que des militants LGBT aillent défendre dans les écoles la théorie du genre. "C'est une réalité", avait lancé la patronne du Front National. "Dans quelles écoles avez-vous vu des militants LGBT ?", avait alors demandé Yves Calvi. "Y'en a 600 ! Dans les 600 écoles où il y a une expérimentation", avait précisé Marine Le Pen.
"Il y a plusieurs choses fausses dans cette déclaration, même si certaines allégations font référence à des vérités", a analysé le journaliste de Canal+. "Elle confond avec les ABCD de l'égalité, qui n'ont rien à voir avec la théorie du genre, et qui sont expérimentés non pas dans 600 écoles mais dans 600 classes, soit 275 écoles", a précisé Nicolas Domenach. "Les militants LGBT ont été appelés en renfort dans le cadre de la lutte contre l'homophobie mais dans les lycées et les collèges et pas dans les petites classes !", a-t-il expliqué.
"Il y a toujours un petit élément qui peut paraître juste mais on en fait quelque chose de complètement différent", a conclu Nicolas Domenach. "C'est la reine des rubriques désintox", a dénoncé le journaliste en déplorant qu'aucun droit de suite n'ait été donné. "Les désinformations circulent de cette manière-là...", a-t-il observé.