Et si Meryl Streep s'était glissée dans la peau de P.L. Travers, la créatrice de Mary Poppins ? C'est une piste qui a été évoquée à en croire de nombreuses rumeurs au sujet du film "Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney" ("Saving Mr. Banks" en VO), attendu dans les salles françaises le 5 mars prochain, qui revient sur les coulisses de "Mary Poppins". Au final, à l'écran, pas de Meryl Streep mais Emma Thompson, aux côtés d'un Tom Hanks en Walt Disney.
A cinq jours de la cérémonie des Golden Globes où les deux actrices sont nommées - Meryl Streep en tant que meilleur actrice dans une comédie ou un film musical pour "Un été à Osage County", Emma Thompson en tant que meilleure actrice dans un film dramatique pour "Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney" - s'est tenu le traditionnel dîner du "National Board of Review". Cette cérémonie de récompenses du cinéma où Emma Thompson a été récompensée tout comme Adèle Exarchopoulos a été l'occasion pour Meryl Streep de féliciter sa consoeur.
Invitée à prononcer un discours en hommage à Emma Thompson et son rôle dans "Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney", Meryl Streep a réalisé un tour de force en neuf minutes, comme le rapporte le site spécialisé Variety. La comédienne de 64 ans a tout d'abord tenu à célébrer comme il se doit Emma Thompson. "C'est quasiment une sainte !" s'est enthousiasmée Meryl Streep, ajoutant qu'elle était également "une artiste magnifique" et concluant son passage sur Emma Thompson par un poème écrit pour l'occasion et intitulé "An Ode to Emma, Or What Emma is Owed" ("Une Ode à Emma, ou ce qui est dû à Emma", en français).
Mais si Meryl Streep a salué le travail d'Emma Thompson dans "Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney", celle-ci a profité de son passage sur scène pour évoquer Walt Disney, le vrai, dans des termes beaucoup moins élogieux. La comédienne a en effet accusé le célèbre cinéaste de sexisme. "Certains de ses associés ont rapporté que Walt Disney n'appréciait pas vraiment les femmes" a-t-elle déclaré, citant Ward Kimball, ex-collaborateur de Walt Disney, qui aurait déclaré "Il ne fait confiance ni aux femmes, ni aux chats."
Meryl Streep a également assuré que Walt Disney "soutenait un lobby professionnel antisémite" avant de le qualifier à nouveau de "sexiste" et de lire une lettre envoyée par le cinéaste en 1938 à une jeune femme désirant travailler à ses côtés. "Les femmes ne participent pas au travail créatif en lien avec la préparation des cartoons pour le cinéma, puisque cette tâche est entièrement réalisée par de jeunes hommes" a ainsi lu Meryl Streep avant de quitter la scène.