Les ayants droit rient jaune. Michel Denisot a publié le 9 mars son dernier ouvrage comique "On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule !" (éditions Plon). Un recueil de blagues tirées d'internet. Ou, comme l'indique la préface, "un hommage aux talents multiples" du web dont les créations ont atterri dans le recueil. Sauf que, selon "L'informé", les créateurs originaux n'ont pas toujours été contactés. À leur grande surprise.
Une créatrice sous pseudo de "@_n0name_____", interrogée par nos confrères, explique qu'à "aucun moment, il ne (lui) a demandé de publier (sa création), son équipe non plus". Elle n'est même pas listée dans les crédits iconographiques présents dans les dernières pages. L'ex-animateur du "Grand Journal" l'aurait d'ailleurs depuis contactée et a assuré le 17 mars sur France Inter qu'il s'agissait d'un incident isolé. Pourtant, toujours selon le site d'investigation, nombreux sont les créateurs du web qui n'ont simplement pas été contactés, comme "@_Zake" ou "@ComplotsFaciles".
Interrogé par Laurent Ruquier le 10 mars sur la question des droits d'auteur des cités, Michel Denisot a assuré au micro de RTL avoir fait au mieux. "Tous ceux qu'on a pu identifier, on les a appelés les uns après les autres... et ceux qui ne nous ont pas répondu, on n'a pas mis de post dans le livre, et puis voilà !".
Dans son article, le site d'investigation interroge la spécialiste en droits d'auteur Valérie-Laure Benabou. Selon l'experte, le livre n'est pas dans les clous : "Ce n'est pas parce que l'on met à disposition son oeuvre sur une plateforme que l'on perd le droit exclusif d'autoriser ou d'interdire son utilisation publique". Deux exceptions auraient pu le blanchir, s'il s'agissait d'une courte citation ou de parodie. Ce qui n'est visiblement pas le cas. Les créateurs dont les oeuvres sont utilisées sans leur accord pourraient donc réclamer des royalties sur les ventes du livre.