La plateforme de streaming passe à la vitesse supérieure. De passage à Paris hier soir sur le site du tournage de la série "Osmosis", le PDG Reed Hastings a annoncé que Netflix allait ouvrir un bureau à Paris. Une vingtaine de personnes, dont notamment des profils marketing, presse et responsables de production, devrait composer cette nouvelle équipe. Il s'agira du quatrième site de Netflix en Europe après celui d'Amsterdam, de Londres et du site de production en Espagne.
"En tant qu'entreprise, nous essayons de grandir et devenir de meilleurs citoyens européens et français", a déclaré Reed Hastings, selon des propos repris par l'AFP. Fin 2015, Netflix avait déjà tenté d'ouvrir une antenne française constituée de chargés de marketing et de relations presse. Le site avait été rapidement fermé et les salariés français avaient été rassemblés au siège européen aux Pays-Bas.
Ce nouveau bureau français aura en charge la direction de sept projets de fictions initiés par Netflix afin de satisfaire les abonnés français et d'en conquérir de nouveaux. Parmi ces programmes, la plateforme travaille notamment sur "Banlieusards", un long-métrage écrit par le rappeur Kery James, et une série d'horreur adaptée du livre "Vampires" de Thierry Jonquet. S'y ajoutent une série comique où une bande d'amis transforme en "coffee shop" une boucherie sur le déclin et deux documentaires, dont "Solidarité", dirigé par Stéphane Freitas.
"Je sais que vous voulez me mener la vie dure avec 'Marseille'", a ironisé le patron du géant américain, en référence aux difficultés de la première série produite par Netflix en France. "Mais Netflix investit et veut être, en France, un endroit où les créateurs savent qu'ils peuvent produire des oeuvres originales", a-t-il ajouté. Pour le dirigeant, cet accroissement des créations originales permet d'anticiper la concurrence de certains diffuseurs qui souhaitent lancer leurs propres plateformes, comme France Télévisions ou Disney. "Nos fournisseurs deviennent nos concurrents, cela signifie que nous devons faire plus de productions originales, et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous produisons autant de contenus, pour nous y préparer", a souligné Reed Hastings.
L'autre volonté du PDG est également de se faire une place au sein du Festival de Cannes. "Nous aimons le Festival de Cannes. Et même si nos films ne sont pas en compétition aujourd'hui, nous y étions cette année pour acheter des films", a déclaré Reed Hastings auprès de franceinfo, ajoutant : "Nous allons continuer à soutenir le marché à Cannes. Nous allons travailler avec eux de façon à ce que nos films puissent être en compétition dans le futur". Pour montrer sa bonne volonté, Netflix a annoncé un accord avec le CNC pour contribuer au financement du cinéma français.