Coup de tonnerre dans la presse anglo-saxonne. Soixante dix-neuf ans après sa création, le célèbre magazine américain Newsweek va arrêter son édition imprimée le 31 décembre prochain. En raison d'un contexte publicitaire difficile, il deviendra à cette date 100% numérique.
Le faire-part a été envoyé par Tina Brown et Baba Shetty, la rédactrice en chef et le directeur général du titre dans une tribune publiée sur The Daily Beast. "Une page se tourne", écrivent-ils avant de détailler leur projet. "Nous faisons évoluer Newsweek, nous ne lui disons pas au revoir". Rebaptisé Newsweek Global, la publication 100% numérique aura "une édition unique et internationale" et visera un lectorat "très mobile de leaders d'opinion". Elle sera "financée par des abonnements payants" et "accessible à des lecteurs électroniques sur les tablettes et le web".
Les dirigeants justifient leur décision par une baisse des revenus du titre. "Notre chiffre d'affaires souffre de plus en plus du contexte difficile de la publicité sur le papier, tandis que les versions digitales de Newsweek ont construit une audience qui croît sans cesse", expliquent-ils, annonçant de probables suppressions de postes.
Cette annonce intervient alors qu'au Royaume-Uni, le sérieux quotidien The Guardian "réfléchit sérieusement" à abandonner son édition papier. Selon son concurrent The Telegraph, la direction n'aurait plus assez de liquidités pour maintenir la coûteuse version imprimée. La forte augmentation des revenus publicitaires issus du site internet du quotidien ne suffit pas à combler les pertes du journal, qui s'élèvent à 44 millions de livres par an. Une situation intenable qui pourrait donner envie au Guardian de suivre l'exemple de Newsweek.