Après avoir confirmé le rachat de 70% du capital du groupe de production Newen par TF1, Nonce Paolini et Fabrice Larue, les dirigeants des deux groupes, tentent de rassurer. Dans une interview commune au "Figaro", les deux hommes cherchent ce matin à apaiser les tensions avec le groupe France Télévisions. "Cette opération n'est pas un acte agressif à l'égard de qui que ce soit, c'est au contraire un acte constructif. (...) Newen a toujours été un grand serviteur du service public et il doit continuer à l'être. Notre souhait est que Newen continue d'apporter des programmes et des projets de qualité à France Télévisions", assure le futur ex-patron de la Une. Une phrase qui répond directement aux vives inquiétudes exprimées par Delphine Ernotte, la nouvelle dirigeante de l'entreprise publique.
Nonce Paolini ajoute qu'il "garantit" que le groupe qui produit "Les Maternelles", "Le magazine de la santé", "Faites entrer l'accusé", "Plus belle la vie" ou encore "Versailles", la nouvelle super-production de Canal+, aura "une liberté de manoeuvre intacte" et agira en toute "indépendance".
"Avec Nonce, nous sommes parfaitement d'accord pour que la liberté éditoriale et l'indépendance commerciale de Newen soient préservées", assure Fabrice Larue. Pour cela, les deux dirigeants indiquent que Newen aura une "autonomie importante" dans son fonctionnement quotidien. La société restera dirigée par Fabrice Larue, qui sera directement rattaché à Nonce Paolini, puis à son successeur, et non pas aux équipes qui gèrent les antennes et les programmes des chaînes du groupe.
Nonce Paolini espère accélérer le développement à l'international de Newen. Il indique par ailleurs qu'il soutient Delphine Ernotte dans sa volonté de revoir le partage des parts de production entre les producteurs et le service public. "Je partage totalement le combat de Delphine Ernotte qui veut augmenter la part de la production dépendante des diffuseurs. Avec l'Association des chaînes privées, nous avons fait depuis de nombreux mois des demandes en ce sens au gouvernement", conclut-il.
Après la confirmation de ce rachat, la direction de France Télévisions ne s'est pas calmée. "La question de la protection des investissements publics n'est pas résolu, ce qui pose le problème de la pérennité de notre relation avec Newen. Pour France Televisions le problème reste donc entier", a fait savoir le groupe hier soir.