Jérémy Ferrari a réussi son coup face à Manuel Valls, samedi soir, dans "On n'est pas couché" sur France 2. On ne parlait que de ça dimanche, après un teasing savamment orchestré avant la diffusion. Si certains ont salué son aplomb avec le Premier ministre, d'autres ont trouvé son intervention à côté de la plaque. Comme Jérôme Béglé, rédacteur en chef au Point, qui qualifie l'humoriste de "désespérant" dans un billet publié sur le site de l'hebdomadaire. "Ce face-à-face (avec Jean d'Ormesson, ndlr) racheta la désolante sortie de Jérémy Ferrari, humoriste pas vraiment drôle sur un plateau de télévision qui s'est cru intelligent en accablant sans argument ni esprit, mais sur un ton satisfait et péremptoire, son interlocuteur", écrit-il.
L'humoriste, actuellement en tournée promo pour son nouveau spectacle, avait vivement réagi à la présence d'Ali Bongo, "que ce gouvernement soutient, qui est un dictateur africain", à la marche Républicaine du 11 janvier 2015, quelques jours après l'attentat contre Charlie Hebdo. Puis Jérémy Ferrari a interpellé Manuel Valls sur son analyse du djihad. "Je ne suis pas politologue, je ne suis pas historien, vous avez parlé de la mort, de ces jeunes qui préfèrent mourir que vivre, renseignez-vous, a-t-il martelé. Pour eux ils ne meurent pas, ils vivent une autre vie après la mort. Ce n'est pas un détail, vous développez toute une réflexion sur un truc qui est faux !".
Avant de développer : "Vous avez dit qu'on était en guerre ! Non non non, vous, vous êtes en guerre, votre gouvernement est en guerre ! Nous on se fait tirer dessus quand on va aux concerts ! Il y a des gens ici qui ont des kalachnikov sur eux ? Qui veulent tuer des musulmans ? Personne ! Moi je ne suis pas en guerre contre les musulmans !". Selon Béglé, Valls était samedi soir "ahuri par tant de vacuité et de prétention" et "tout le monde semblait gêné".
Enfin, Béglé lit dans les pensées des autres invités, dont Patrick Rambaud, "qui paraissait accablé". "La tête baissée, il serrait son verre d'eau, espérant que cesse le plus tôt possible cette logorrhée inepte", écrit-il. Mais Valls est ressorti vainqueur de ce bras de fer selon Le Point : "Le Premier ministre répliqua avec application, conscient qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, mais que c'est en laissant prospérer ces thèses dénuées de tout fondement que l'on manipule les esprits faibles et déstabilise une société". Pour vous faire votre propre avis, puremedias.com vous propose de revoir cet échange entre le Premier ministre et Jérémy Ferrari.