Pascal Soetens est de retour ! L'ancien héros de "Pascal, le grand frère" sur TF1 de 2006 à 2012, revient ce soir en prime time sur NRJ 12 dans un nouveau programme baptisé "SOS Ma famille a besoin d'aide". Comme son titre l'indique, Pascal Soetens viendra dans cette émission en aide à des familles entières dans lesquelles parents et enfants rencontrent de graves difficultés relationnelles. Un nouveau départ pour Pascal Soetens sur la chaîne après sa participation à la "Star Academy" comme coach sportif. Interrogé par puremedias.com, l'éducateur en dit un peu plus sur sa nouvelle émission et accepte de revenir sur ses expériences télé précédentes.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com : C'est votre premier prime sur NRJ 12, pas trop stressé ?
Pascal Soetens : Pas de stress particulier. J'avais déjà eu trois primes sur TF1 du temps de "Pascal, le grand frère". Sur NRJ 12 par contre, c'est le premier et c'est un vrai challenge ! On verra ce qui nous attend le lendemain de la diffusion, au moment des audiences.
Quelles sont les différences entre "Pascal, le grand frère" et cette nouvelle émission ?
Il y a plusieurs grandes différences entre les deux programmes. Sur TF1, j'étais en immersion dans les familles. Là, ce n'est plus le cas, on les sort de chez eux, de leur ville et parfois de leur département. On les éloigne vraiment du lieu de conflit. Seconde différence, on met cette fois à contribution les adultes. Du temps de "Pascal", on ne s'occupait que de l'ado. Là, je m'occupe de l'ado, du couple ou des adultes présents autour de lui. Troisième différence, je les invite au dépassement de soi par les sports extrêmes comme la voltige dans un avion ou le saut à l'élastique... Dernière petite différence, visuelle celle-là, j'ai voulu dans cette émission travailler avec la technologie actuelle, c'est à dire les drones. Je voulais aérer cette émission, qu'on respire ! A l'époque de "Pascal", je me sentais un peu étouffé parce qu'on était toujours dans un appartement ou une maison et qu'on n'en sortait quasiment jamais. Dans cette nouvelle émission, c'est retour à la nature et nuit sous la tente. On repart à zéro et on réapprend à communiquer.
Vous utilisez quand même un peu les mêmes recettes que du temps de "Pascal, le grand frère" ?
Je reste ce que je suis avec ma personnalité, ma façon de parler, d'être, d'agir ou de réagir. Ça je ne le changerai pas, c'est en moi. Par contre, je mets en avant de nouvelles méthodes pour résoudre les conflits et rétablir la communication dans cette émission.
Vous restez quand même fidèle à votre marque de fabrique : le sport et notamment les sports de combat ?
Il y aura toujours cette phase sportive. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce que tous ces jeunes ont dans le ventre. Très souvent, ça joue les gros bras, ça parle fort et ça croit que c'est grand et costaud. C'est pas ce qui me fait peur. Dans l'épuisement, on s'aperçoit que les gens parlent. Cette méthode-là a toujours fonctionné. Quand vous avez quelqu'un qui, dans l'épuisement, se met à pleurer et craque parce qu'il a des choses enfouies, c'est là où le travail commence. Ce n'est pas le sport en lui-même qui est intéressant, c'est où il permet d'amener le jeune. Faire du sport au final, c'est avoir de la volonté et du courage. Deux valeurs qui permettent par la suite à ces jeunes de se lever le matin, faire un CV, chercher un job, se présenter devant un patron.
Pensez-vous que les jeunes dont vous vous occupez sont de pire en pire ?
Oui, effectivement. Par rapport aux jeunes dont je m'occupais quand j'ai commencé en télé en 2006, les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas du tout les mêmes. Il y a eu une vraie évolution avec les réseaux sociaux et les smartphones. Aujourd'hui, on se retrouve à être filmé pour tout et n'importe quoi. Ils ont très envie d'être connus, ce qui existait moins il y a une dizaine d'années. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes veulent gagner beaucoup d'argent et réussir sans travailler, ce qui est évidemment impossible.
Mais n'est-ce pas justement la télévision et notamment la télé-réalité qui favorise chez eux le développement de cette manière de penser ?
Je pense que c'est surtout un mal-être. Une personne qui a besoin d'être exposée, c'est quelqu'un qui n'est pas bien. Le côté télé-réalité existe bien sûr mais pour moi, la télé-réalité, c'est un outil qu'on utilise en bien ou en mal et qu'il faut savoir gérer.
Vous n'estimez pas que vous faites de la télé-réalité ?
Personnellement, je vois plus ça comme un magazine de société même si ça reste du voyeurisme, on ne va pas se le cacher. Après, il y a selon moi une vraie différence avec la télé-réalité où les gens sont payés. Dans ce que je fais moi, les familles ne sont pas payées et nous contactent. Ça change beaucoup de choses à mon sens tout comme le fait qu'on parle de valeurs nobles dans l'émission.
Vous ne voudriez pas aller mettre un peu d'ordre dans certaines émissions de télé-réalité justement ? Chez "Les Anges de la télé-réalité" par exemple ? Certains ont besoin d'être recadrés, non ?
(Rires) Oui, certains en ont peut-être besoin effectivement. Mais je me consacre vraiment à cette nouvelle émission. C'est ça le plus important pour l'instant. Après, on verra s'il y a d'autres projets.
Comment vivez-vous les accusations de voyeurisme justement ?
Je n'ai pas de raison de prendre mal les choses. De toute façon, je serai attaqué comme je l'ai toujours été même du temps de "Pascal". Je sais ce qu'on attend de moi, je reste professionnel. Et le côté voyeuriste, il existe partout aujourd'hui via les smartphones. On filme quelqu'un, on le met sur Internet. Est-ce que c'est pas aussi du voyeurisme ? Moi je pense que oui.
Que répondez-vous à ceux qui soupçonnent vos émissions d'être bidonnées ?
Il y en aura toujours. Ils devraient passer dans mon émission ces gens-là. Je pense que je peux les aider (Rires). On sera toujours décrié. Comme disait Gainsbourg : "Que l'on parle de moi en bien ou en mal, l'essentiel c'est que l'on parle de moi".
Comment avez-vous vécu l'échec de la "Star Academy" sur NRJ 12 ?
Moi j'ai adoré y participer. J'ai adoré le programme, que je regardais déjà quand il était sur TF1. Et puis je voulais montrer une autre facette de mon travail, le côté mental (il était coach mental et sportif dans l'émission, ndlr). C'était donc une très belle expérience. Je regrette que ça n'ait pas été poursuivi sur une deuxième saison.
A propos d'un éventuel successeur dans "Pascal, le grand grère", vous disiez en 2012 que vous ne croyiez pas à un retour de l'émission sur TF1. L'histoire vous a donné raison finalement (l'émission a été arrêtée sur TF1 en janvier dernier, ndlr) ?
Moi, je ne dis pas du mal des gens. Ça ne m'intéresse pas. Après, c'est vrai que cette personne (son successeur dans "Pascal, le grand frère", ndlr) a mal parlé sur mes méthodes. Il trouvait que j'étais un peu violent, un peu agressif. C'est ma façon d'être. Je ne supporte pas qu'un jeune m'insulte. De quel droit on peut m'insulter ? A un moment, il faut taper du poing sur la table face au gamin. Ça a été décrié.
Est-ce que c'est parce qu'il avait des méthodes plus douces que le nouveau "Pascal" n'a pas marché selon vous ?
Je ne sais pas pourquoi ça a mal marché. Peut-être que les gens identifiaient trop le programme à moi, je ne sais pas. C'est bien d'avoir essayé. Ça n'a malheureusement pas marché pour la chaîne.
Vous n'avez jamais été tenté de mettre une baffe à un jeune insupportable dont vous vous occupiez ?
Non jamais. Ou sinon, je le fais de façon pédagogique (Rires). Je les amène sur un tatami en fait. Je me mets au niveau du jeune. On met tous les deux des gants et chacun a le droit de frapper l'autre. Ils comprennent alors que j'ai l'ascendant physique sur eux et j'ai remarqué que ça créait tout de suite du respect chez eux. C'est dommage de devoir en arriver là mais c'est parfois nécessaire avec certains.
Vous n'avez pas envie de changer totalement de registre un jour ?
La comédie, pourquoi pas. J'y pense. Ça fait quelques années que des gens m'en parlent. On verra. Pour l'instant je me concentre sur cette nouvelle émission. J'espère qu'elle va plaire.