Il est l'un des rares comédiens à s'en être pris publiquement à Gérard Depardieu. Après l'annonce de l'exil fiscal de l'interprète d'"Obelix" en Belgique, puis en Russie, Philippe Torreton a publié une tribune assassine dans Libération. "Ferme-la, prends ton oseille et tire-toi, ne demande pas le respect, pas toi !" écrivait-il. Une sortie qui lui a valu les foudres de l'ensemble du cinéma français. Catherine Deneuve, Gad Elmaleh, Brigitte Bardot ou, plus récemment, Gérard Lanvin ont tous fustigé l'attitude de leur collègue et pris la défense de leur ami Depardieu.
Depuis, Philippe Torreton fait silence radio, évitant soigneusement les apparitions dans les médias. Mais ce matin, invité des "Grandes Gueules" de RMC pour la promotion de "Crime d'état", la fiction sur la mort de Robert Boulin que diffuse ce soir France 3, il a été interrogé sur la polémique qu'ont engendré ses propos. "Je vais vous dire franchement les choses, je m'en fous", a-t-il surtout expliqué. "Personne ne me répond sur le fond du dossier, après, ce ne sont que des invectives de cour de récré, je n'ai pas envie de participer à ça. Je n'ai pas envie de répondre aux uns et aux autres."
"Je voudrais qu'on réponde sur le fond de ce que j'écris, sur l'exil fiscal, sur l'aspect politique. Avec ce débat, Gérard Depardieu s'est inscrit dans le débat politique, et comme tout débat, il y a des gens qui peuvent approuver, ou le contester, comme moi, de façon plus ou moins virulente", a-t-il continué.
Philippe Torreton a tout de même reconnu avoir été "troublé en tant que citoyen" qu'on remette en cause son "droit à l'expression", en raison d'un taux de notoriété inférieur à celui de Depardieu. "C'est formidable de constater que dans cette France de 2013, il y a des gens qui contestent cette liberté d'expression. En fonction de votre classe sociale, de votre métier, vous avez plus ou moins le droit de vous exprimer ? Moi, c'est une France que j'ai envie de combattre bec et ongles. On ne peut s'exprimer qu'en fonction de la taille de la filmographie, d'une certaine aura médiatique, d'une origine sociale ?", a déploré le comédien, qui a décroché en 1997 le César du meilleur acteur pour "Capitaine Conan".