C'est une vraie question qui se pose depuis plusieurs mois. Le rire et la caricature, et plus généralement l'humour, ont-ils leur place juste après de grandes sessions télévisées de discours politique ? Après en avoir fait l'expérimentation lors de la primaire de droite sur l'antenne de LCI puis de TF1, avec Nicolas Canteloup, la première chaîne a décidé de faire machine arrière.
En marge de la présentation du dispositif de TF1 pour la prochaine présidentielle, Catherine Nayl, patronne de l'information de la Une, a en effet écarté l'idée de proposer un nouveau "Grand Débrief" de Nicolas Canteloup après le "Grand débat" qu'elle organise le 20 mars prochain. Mais si l'humoriste continuera à faire des caricatures d'hommes politiques dans "C'est Canteloup", sa pastille quotidienne sur TF1, la chaîne s'est rendue compte que "faire de la caricature après un débat, ce n'est ni forcément le lieu, ni le moment" et, surtout, que "ça ne correspond pas vraiment à ce que les téléspectateurs attendent".
Ces derniers mois, la mise en place de pastilles humoristiques dans les émissions politiques de TF1 et France 2 avait suscité de nombreuses critiques. En septembre dernier, sur la Deux, face à l'humoriste Charline Vanhoenacker, qui propose systématiquement un billet conclusif dans "L'émission politique", François Fillon s'était dit "pas totalement convaincu qu'il soit parfaitement approprié de conclure une émission politique de cette manière".
Quelques semaines plus tard, sur TF1, juste après le pastiche du débat entre Alain Juppé et François Fillon par Nicolas Canteloup, le député-maire du Havre, Edouard Philippe, n'avait pas caché son agacement, estimant qu'après une émission politique, "il avait envie de parler sérieusement". Si la Deux n'a pas pour projet de mettre un terme à la "Carte blanche" de Charline Vanhoenacker dans "L'émission politique", il semble, en revanche, que TF1 se soit montrée réceptive à ces critiques, auxquelles peuvent s'ajouter celles de nombreux internautes.