Eviction coûteuse. Selon "L'obs", le licenciement fin juillet de Nicolas Canteloup a coûté très cher à Europe 1, déjà en grandes difficultés financières avec des pertes estimées à 26 millions d'euros en 2019 et 2020 par Arnaud Lagardère. A en croire l'hebdomadaire, la radio aurait ainsi dû verser la somme d'un million d'euros à l'imitateur et son équipe, soit une année de salaires. Selon "L'obs", le producteur de Nicolas Canteloup, Jean-Marc Dumontet, avait en effet signé un contrat de deux saisons, dont une restait à honorer avant l'éviction de l'imitateur cet été.
Le 22 juillet dernier, Jean-Marc Dumontet avait annoncé via un communiqué le départ d'Europe 1 de Nicolas Canteloup, présent depuis 2005 dans la matinale. "Avec une profonde tristesse, nous avons appris que nous ne reviendrons plus à ce beau rendez-vous que nous honorions depuis 2005. Nous quitterons donc Europe 1, notre maison où nous avons été tellement libres et heureux", avait déclaré le producteur. Et de poursuivre : "Nous vouons une vive reconnaissance à Jean-Pierre Elkabbach, Alexandre Bompard, Denis Olivennes. Ils ont compris que notre indépendance constituait un hommage à cette belle maison et qu'encourager l'insolence constituait non seulement un acte de confiance, mais témoignait plus encore d'une sérénité à toute épreuve dans l'avenir".
"Pendant 16 ans, nous aurons éprouvé le privilège d'emprunter des voix de traverse dans un média d'information de premier plan. Avec nos piliers Philippe Caveriviere et Laurent Vassilian, rejoints par Arnaud Demanche, nous nous serons énormément amusés. Merci infiniment à eux. Julie Leclerc va nous manquer", avait ajouté Jean-Marc Dumontet, en référence à la voix historique d'Europe 1, elle aussi poussée vers la sortie. Et de conclure : "Nous détesterions qu'Europe 1 manque à son histoire".
Si ce départ avait été un séisme dans le paysage radiophonique tant Nicolas Canteloup était un pilier de la matinale d'Europe 1, il s'était ajouté à de nombreux autres, d'Anne Roumanoff à Pascale Clark, en passant par Patrick Cohen. Mi-juin, les salariés d'Europe 1 s'inquiétaient d'un rapprochement avec le groupe Canal+ depuis que Vivendi et Vincent Bolloré sont devenus les premiers actionnaires de Lagardère. Alors qu'ils avaient fait grève en juin pour protester contre une procédure disciplinaire engagée à l'encontre d'un journaliste de la rédaction, l'humoriste Christinne Berrou avait quitté l'antenne d'Europe 1 après la censure d'une allusion à Eric Zemmour, ex-figure de CNews, propriété de Canal+, dans un de ses sketchs. En soutien à sa consoeur, Nicolas Canteloup s'était d'ailleurs payé le polémiste d'extrême-droite dans son billet du matin et en avait profité les jours suivants pour critiquer les figures de CNews.