Prisma Media délaisse le papier. "C'est officiel, la version magazine de 'Néon' s'arrête. Très triste pour ce mag que j'ai adoré, pour les pigistes avec qui j'ai eu la joie de travailler", a tweeté ce matin la journaliste cheffe de rubrique Pauline Grand d'Esnon. "Une page se tourne, la dernière, pour cet objet papier foutraque, sérieux, allumé, impertinent, que je suis fier d'avoir accompagné pendant 9 ans, et qui s'arrête", lui a emboîté le pas son collègue Mathias Chaillot. Le dernier numéro du magazine de société, qui aurait dû fêter ses dix ans en mars 2022, sera dans les kiosques le 8 décembre et poursuivra son histoire exclusivement sur le web.
Dans le giron de Prisma Media, "Néon" n'est pas la seule marque à changer de modèle. La périodicité du magazine "Management" va être, en effet, divisée par deux, décrypte ce matin "La Lettre A". Le site "Business Insider", quant à lui, va cesser d'émettre. Prisma Media, propriété du groupe Vivendi depuis cet été, subit en revanche cette dernière décision plus qu'autre chose. "C'est Business Insider US qui a choisi d'arrêter sa version française. Pas Prisma ni Vivendi. Le site avait triplé son audience depuis deux ans. Donc l'idée n'était certainement pas de le fermer", tweete aujourd'hui Gilles Tanguy, le rédacteur en chef de "Business Insider" en France, selon qui la version italienne aurait déjà été fermée en juin.
Lorsqu'elle a été nommée par Vivendi à la présidence du groupe de presse en septembre 2021, Claire Léost avait pour mission "d'accélérer la transformation du groupe pour saisir toutes les opportunités de croissance". L'ancienne directrice générale du groupe CMI France (Czech Media Invest, ex-Lagardère Média, qui possède "Elle", "Marianne", "Public" ou encore "S", le magazine de Sophie Davant) travaillait déjà sur la pérennisation des magazines de presse sur le numérique. "Nous étudions le passage de 'Elle' et 'Marianne' à l'abonnement numérique, annonçait-elle au "Figaro" en octobre 2019. Il est évident que nous allons vers cela, car nous avons tous constaté que le modèle gratuit a atteint ses limites. Au-delà des ventes au numéro et de la publicité, il faut trouver d'autres sources de revenus dont l'abonnement digital".