Les temps sont durs à France Télévisions. Rémy Pflimlin, le président du groupe public, traverse une rentrée difficile, marquée par les difficultés en access de France 2, l'annonce d'une grève en opposition à la suppression de 361 postes et par des révélations du Canard Enchaîné pointant du doigt la mauvaise gestion passée du groupe. Ce week-end, Rémy Pflimlin a réagi en nommant Thierry Thuillier à la tête de France 2, en lieu et place de Philippe Vilamitjana, qui paye notamment l'échec de l'émission de Sophia Aram.
Dans une longue interview publiée cet après-midi dans le journal Le Monde, Rémy Pflimlin justifie ce changement de direction. "Je souhaite qu'un autre regard soit porté sur la ligne éditoriale de France 2 et notamment l'avant-soirée, une question centrale à laquelle nous n'avons pas trouvé la bonne réponse", avoue le dirigeant qui crédite la responsabilité de cet échec à l'ancien dirigeant de la chaîne et apporte "toute sa confiance" à Bruno Patino, le directeur des programmes de l'ensemble du groupe.
Rémy Pflimlin laisse à Thierry Thuillier le soin de décider du sort de l'access de la chaîne, donc celui de Sophia Aram. "Il n'y a pas de conflit entre audience et qualité des programmes. Il faut être ambitieux et fédérateur, ce qui inclut bien sûr aussi le divertissement", explique-t-il après avoir insisté sur les points forts des chaînes de son groupe. "Les difficultés indéniables de l'avant-soirée ne doivent pas effacer ce qui réussit sur France 2 : la matinale, les soirées, la fiction qui a encore reçu des prix au Festival de La Rochelle, le documentaire, avec par exemple "Génération Quoi" ? ou "Alcaline". (...) Les rentrées de France 3 et de France 5 sont réussies", déclare-t-il à nos confrères pour mettre un terme au "France Télévisions bashing".
Par ailleurs, le dirigeant dénonce ceux qui lui reprochent d'installer un système "low-cost" au sein de l'entreprise. "On est loin, très loin des chaînes low-cost. Et on restera très loin. Il y a de vraies difficultés économiques mais aussi des avancées technologiques qui nous permettent d'envisager notre métier différemment. Nous sommes à un moment de transformation inédit dans l'histoire de France Télévisions", a-t-il estimé. Rémy Pflimlin donne par ailleurs quelques chiffres sur la situation économique de son groupe. "A fin juin, nous sommes en ligne avec le plan de route côté dépenses. Mais en retard sur les recettes de 11 à 12 millions à fin septembre", confie-t-il en rappelant que l'objectif est toujours que les finances du groupe reviennent à l'équilibre en 2015.