Pas tellement surprenant que la plus grande affaire politico-judiciaire que la France ait connu intéresse Roman Polanski. Le cinéaste du "Pianiste" a indiqué hier sur RTL être actuellement en train d'écrire un scénario sur l'affaire Dreyfus. A la toute fin du XIXe siècle, Alfred Dreyfus, un capitaine d'origine alsacienne et de confession juive, avait été destitué de ses fonctions suite à des soupçons de trahison. Cette affaire a fortement divisé l'opinion française et a poussé Emile Zola à prendre la plume pour défendre, dans sa célèbre tribune intitulée "J'accuse", le capitaine devenu paria.
"Dans mon expérience, je sais que, très souvent, (lorsque) un journal, un magazine fait une erreur à mon sujet ou écrit des mensonges, si je réagis, ils ont la dernière parole, ils n'admettront jamais qu'ils se sont trompés. Comme l'armée à l'époque", a exliqué le cinéaste qui estime qu'à l'époque l'armée a mal agi. "Il y a un aspect qui est extrêmement intéressant pour moi, c'est l'insistance avec laquelle les médias, comme l'armée à l'époque ou comme n'importe quelle institution d'État, ne veulent pas admettre une erreur", a déclaré le réalisateur de "Tess" et de "Rosemary's Baby".
Cette histoire doit sans doute parler au cinéaste, qui s'est toujours dit innocent dans l'affaire Samantha Gailey. Depuis les faits, datant de 1977, Roman Polanski est toujours sous la menace d'un mandat d'arrêt aux Etats-Unis. En 2009, l'homme avait passé deux mois en prison en Suisse puis avait été assigné à résidence dans son chalet de Gstaad où il avait terminé son film "The Ghost Writer".