Pas question d'enrichir les journaux hostiles à HSBC. Le directeur général de la banque, dans la tourmente depuis l'affaire Swissleaks, a confirmé que ses services retiraient les publicités des médias qui se livraient à une "couverture hostile" des récents événements dans lesquels la banque est impliquée. "Nous avons recours à la publicité pour vendre plus de produits bancaires. Et ça ne fait aucun sens de placer une publicité à côté d'une couverture journalistique hostile", a-t-il déclaré lors de la présentation des résultats annuels du groupe selon l'AFP.
Récemment, un reporter politique du "Telegraph" a démissionné pour dénoncer l'influence de HSBC sur la ligne éditoriale de son journal. A en croire le journaliste, entré dans le journal conservateur britannique cinq ans auparavant, les dirigeants du "Telegraph" auraient ainsi sciemment sous-traité le scandale "Swissleaks" afin de preserver leurs contrats publicitaires avec la banque.
"Si vous lisez pages 4 et 5 que HSBC est une mauvaise entreprise, c'est peu probable que vous allez vous dire une page plus loin 'et si j'allais prendre un crédit immobilier chez eux'. C'est du bon sens, c'est le business qui veut ça", confirme de son côté Stuart Gulliver de HSBC. Cette stratégie a-t-elle encouragé certains journaux comme le "Telegraph" à sous-traiter le scandale de l'évasion fiscale ?
Oui à en croire le journaliste Peter Oborne, qui réclame une enquête indépendante à propos de l'éventuelle influence de HSBC sur la ligne éditoriale du "Telegraph" ces dernières années. D'après l'éditorialiste, cette influence remonterait en effet à 2013 ! Une année où HSBC avait suspendu sa publicité après la publication dans ses colonnes d'une enquête sur des comptes offshore à Jersey.