France Télévisions est à nouveau dans le viseur du Front National. Après la polémique qui a suivi la diffusion des affiches de Charlie Hebdo chez Laurent Ruquier et les menaces de plainte du parti d'extrême droite, c'est désormais le temps de parole qui pousse le parti à envoyer un nouveau courrier à Rémy Pflimlin, président de France Télévisions. Et le FN a les mêmes reproches à faire à TF1 et a également écrit à Nonce Paolini, PDG de TF1.
Dans ces courriers que puremedias.com s'est procurés, Bruno Bilde, directeur de la communication de la campagne de Marine Le Pen, s'appuie en effet sur les mesures effectuées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel et rendues publiques la semaine dernière. On y découvre que certaines chaînes laissent beaucoup plus de temps que d'autres à la parole politique - 11h pour France 2 contre 1h15 pour TF1, par exemple - mais aussi que les candidats les plus populaires selon les sondages ne sont pas forcément ceux qui parlent le plus sur chaque chaîne.
Ainsi, les chiffres révèlent une surreprésentation de François Hollande et ses équipes sur France 2, le candidat du Parti socialiste s'arrogeant 39% du temps de parole politique, contre 22,9% pour Nicolas Sarkozy. Marine Le Pen, pourtant créditée de 15 à 20% des intentions de vote selon les sondages, n'a bénéficié que de 2,6% du temps de parole alloué aux politiques sur la chaîne. Le diagnostic est le même pour la candidate sur France 3 (7,8%), sur France 5 (0,1%) et sur France Ô (5,7%). Et sur TF1, Marine Le Pen pointe à 4,2% du temps de parole contre 29,7% pour Nicolas Sarkozy et 24,4% pour François Hollande.
"Cette disparité (...) est contraire à la loi", s'insurge Bruno Bilde, qui demande à France Télévisions et TF1 d'inverser la tendance dans les semaines à venir. "Comme le précise le CSA, les chaînes ont jusqu'au 19 mars pour respecter l'équité. J'espère que d'ici cette date l'équilibre sera non seulement rétabli, mais aussi rattrapé entre Marine Le Pen et les autres candidats", lance-t-il ainsi, rappelant au passage aux deux groupes que Marine Le Pen n'est pas la seule interlocutrice du Front National. "Il ne faudrait pas oublier que Marine Le Pen est entourée d'une équipe de campagne, de sept porte-parole, sans compter la direction du Front National qu'elle préside", indique ainsi Bruno Bilde.