Chaque semaine, retrouvez "Médias le mag, l'interview", en partenariat avec France 5. Julien Bellver, co-rédacteur en chef de puremedias.com et chroniqueur dans "Médias le mag" le dimanche à 12h35 interroge une personnalité des médias toutes les semaines. Pour ce 34e numéro, Julien Bellver reçoit Thierry Lachkar, président de Shine France, producteur de "The Voice" sur TF1 et "The Island" sur M6.
"The Voice" s'achève demain. Vous visez quelle audience pour la finale ?
On va essayer de faire aussi bien que l'année dernière (6,1 millions de téléspectateurs pour 30% du public). On a une concurrente très forte cette année, avec "L'Eurovision" sur France 2, encore plus cette année grâce au candidat Amir, l'un des talents de "The Voice". Quel que soit le chiffre de la finale, on a dépassé les objectifs fixés, la moyenne est supérieure à celle de l'année dernière. On a de la chance d'avoir ce programme dans un PAF très bouleversé où il est difficile d'avoir des émissions à des niveaux aussi élevés.
Le télé-crochet signe un bon bilan pour sa 5e saison : 6,4 millions de téléspectateurs pour 31,2% de PDM. Vous avez resigné avec TF1 pour une saison 6 ?
Oui ! Le sens de l'histoire c'est de continuer avec TF1 pour une saison supplémentaire. Sur les cibles commerciales, on est au-delà des 40% de part de marché, c'est stratosphérique !
Le jury va changer la saison prochaine, on parle de deux départs ?
Il n'y a rien de décidé. On aime faire le bilan avec les coachs à la fin d'une saison. On a toujours aimé avoir un système de renouvellement, avec Garou cette année notamment. Il y a très peu de chanteurs et chanteuses qui ont le profil pour rejoindre "The Voice" car il faut avoir beaucoup de succès, d'empathie et de proximité avec les candidats.
Florent Pagny a dit "Moi, j'arrête en 2018". C'est lui qui décide ?
Comme dans tout couple professionnel, on est deux à se décider. Très honnêtement, je ne me projette pas en 2018 !
C'est cruel de programmer la finale "The Voice" face à l'Eurovision...
Les dieux de la télévision en ont décidé ainsi ! Je souhaite tout le meilleur à Amir, ancien talent de "The Voice". Il est emblématique de l'émission, on est au-delà d'un simple télé-crochet, ce n'est pas une émission de télévision, le talent passe avant tout le reste ! Quand vous regardez toutes les saisons de "The Voice" dans le monde entier, les quatre talents qui ont eu le plus de succès, c'est en France !
Vous êtes optimiste pour lui samedi ? Vous le voyez finir à quelle place ?
Si déjà il pouvait entrer dans le Top 10, ce serait formidable.
Shine produit aussi "The Island" sur M6 qui s'est terminée cette semaine. 2,2 millions de téléspectateurs en moyenne, 600.000 de perdus. Il y aura une saison 3 ?
Je pense qu'on aura une saison supplémentaire, on doit se voir avec M6. On a fini avec un record de part d'audience, leader sur les téléspectateurs de moins de 50 ans. Et on a très bien tenu sur la saison alors qu'on nous avait prédit une baisse à cause de la longueur. J'ai un regret, qu'on se soit retrouvés face à "Koh-Lanta", une marque très forte. Un programme qui se tient aussi bien sur une telle longueur donne des gages forts pour la suite.
Où en est en France la fusion de Shine et Endemol ?
Dans une certain nombre de territoires, une fusion a eu lieu, soit dans un sens, soit dans l'autre. Nous on est dans le cas où les sociétés restent autonomes. Moi j'ai un contrat avec le groupe, qui arrive bientôt à échéance, on discute.
Vous serez le patron du nouvel ensemble ? On a beaucoup parlé de votre départ ces dernières semaines...
Aujourd'hui, je n'en sais rien... J'en profite pour rappeler que j'ai pris beaucoup de plaisir à monter Shine de zéro, il faut qu'on parle des conditions pour que cela fasse sens de continuer cette aventure.
On finit avec une interview mercato. Si vous étiez patron de TF1, vous auriez signé le transfert de Yann Barthès ?
Oui ! C'est une très bonne idée, toute la question est de savoir qu'est-ce que Yann Barthès fera sur le groupe. TF1 veut monter en gamme. TF1 est la chaîne de la famille et de l'événement, c'est bien d'avoir des visages forts.
Si vous étiez patron de LCI, vous auriez recruté Yves Calvi ?
Je suis un grand fan, je regarde "C dans l'air" à 22 heures en rediffusion sur France 5. C'est un beau coup pour que LCI vienne concurrencer les deux autres chaînes de la TNT.
Si vous étiez patron de France 2, vous auriez tenté de retenir Léa Salamé dans "On n'est pas couché" ?
J'aurai tout fait pour la conserver ! Léa Salamé a réussi à concentrer autour d'elle beaucoup d'attention. Après je ne connais pas ses désirs pour la suite...
Si vous étiez patron de Canal, vous fermeriez le clair ?
Non ! Ce qui est compliqué aujourd'hui, c'est que l'abonné pourrait avoir l'impression qu'on lui enlève des choses. Très vite, il faut lui montrer qu'on lui apporte de nouvelles émissions. Pour l'instant il y a plus de choses dans la colonne débit que crédit. On travaille avec Canal+ sur des projets, du documentaire et du flux, une adaptation et une création.
Vous laisseriez Maïtena Biraben à la tête du "Grand Journal" ?
Ce n'est pas totalement juste de faire un procès à Maïtena Biraben. L'animateur ou l'animatrice est toujours le centre de toute l'attention, quand ça fonctionne ou pas. Elle est la tête d'affiche mais aussi dépendante du travail d'une équipe. Il faut réfléchir à comment rééditorialiser "Le grand Journal" et redéfinir une promesse.