

Libération a livré mardi 400 exemplaires de son édition du jour en Tunisie. C'est peu mais la disponibilité d'un journal étranger illustre les prémisses d'une presse libre et indépendante après le départ de Ben Ali du pouvoir. Le Monde, aussi interdit dans le pays, a réinvesti lui aussi les kiosques tunisiens.
Après des décennies de censure, radios, journaux et télés jusqu'alors muselés par l'administration de Ben Ali font le ménage dans leurs instances dirigeantes. La presse de Tunisie, bulletin officiel du régime a viré son chef, la chaîne TV7 a modifié son logo pour marquer son changement de ligne éditoriale, l'accès au Web n'est plus bridé ou censuré. Même l'agence de presse nationale qui abreuve toutes les rédactions de dépêches, muette jusqu'àlors sur la mobilisation du peuple, rend enfin compte des nombreuses manifestations. Mais ce retour progressif d'une presse libre et démocratique est fragile. Certains journalistes, privés d'indépendance pendant de si longues années, ont encore du mal à se débarasser de leurs vieux réflexes.
La presse de tunisie épure sa langue de bois (Libération)
Tunisie, l'ombre de la censure plane toujours sur la télé nationale
Tunisie, en route vers une presse libre (Courrier International)
Tunisie, des médias à réorganiser (France Info)