Au tour de Christiane Taubira de prendre la parole. L'ancienne garde des Sceaux a rédigé un communiqué sur sa page Facebook afin de prendre la défense de l'hebdomadaire "Les Inrocks", accusé d'avoir fait la promotion de Mehdi Meklat, qui avait interviewé la ministre de la Justice pour ce dernier. Le journaliste du Bondy Blog a été pointé du doigt ce week-end pour ses anciens tweets, écrit sous le pseudonyme Marcelin Deschamps, dont les propos étaient à caractère misogyne, homophobe ou antisémite.
"Il y a beaucoup d'évidences dans cette affaire de tweets de Mehdi Meklat. A dire vrai, il n'y a même que cela. La première, c'est que 'Les Inrocks' n'auraient pas pris le risque de se compromettre. C'est un journal qui aime débattre, et même quereller les goûts artistiques, pas se salir", commence Christiane Taubira, avant d'aborder ce deuxième point : "Il ne leur serait pas venu à l'idée de me proposer cette rencontre s'ils avaient eu la moindre connaissance même d'un seul de ces tweets, car ils savent que sur ces sujets, il n'y a pas d'espace pour des débats."
L'ex-candidate à la présidentielle de 2002 poursuit que les journalistes de l'hebdomadaire de Matthieu Pigasse "savent aussi que rien ni dans (ses) propos, ni dans (son) attitude, ni dans (ses) écrits (...) n'offre le plus mince interstice pour supposer l'ombre d'une complaisance sur de telles abjections". "Il n'y a qu'une issue : la vérité et le cheminement. Et si c'était un jeu, il est trop pestilentiel et trop dangereux pour ne pas faire l'objet d'un examen rigoureux", ajoute-t-elle.
Celle qui a porté la loi du Mariage pour tous raconte avoir "rencontré Mehdi Meklat", "lu (ses) deux livres" et "maintient qu'ils sont bien écrits". "Il ne peut résider dans un même esprit la beauté et la profondeur d'une telle littérature et la hideur de telles pensées. Il faut purger, curer, cureter. Cela se fait plus aisément lorsqu'on n'est qu'au début d'une vie où il y a tant à faire", lance Christiane Taubira au journaliste du "Bondy Blog". L'ancienne ministre conclut : "L'anonymat ne préserve jamais éternellement, et c'est une bonne nouvelle. Les réseaux sociaux ne sont pas un bunker. Pas durablement."