La peur des clowns est un sujet récurrent dans le cinéma d'horreur, dans la littérature et dans l'imaginaire commun depuis très longtemps. Dès 1849, déjà, Edgar Allan Poe l'évoquait dans la nouvelle "Hop-Frog", où un clown vengeur mettait feu à plusieurs membres de la royauté lors d'une cérémonie costumée qu'il avait lui-même organisée. Depuis, de nombreux clowns ont effrayé spectateurs et téléspectateurs, qu'il s'agisse du "Clown", de "Ca" dans "Il est revenu" ou encore du "Joker" de Batman, incarné par Heath Ledger dans "The Dark Knight, le chevalier noir".
Forcément, en centrant l'intrigue de la quatrième saison de sa série horrifique "American Horror Story", lancée mercredi dernier sur la chaîne américaine câblée FX, sur un cirque, Ryan Murphy ne pouvait pas se passer d'un clown effrayant. Aux côtés d'un Evan Peters aux mains difformes, d'une Sarah Paulson à deux têtes ou encore d'une Kathy Bates en femme à barbe, les quelque 10 millions de téléspectateurs du premier épisode - en incluant les visionnages à J+3 - ont pu découvrir un clown tyrannique, campé par John Carroll Lynch.
Dès le premier épisode, Twisty le clown au grand, très grand sourire assassine un jeune couple à coups de ciseaux en pleine nature avant que les téléspectateurs ne découvrent qu'il cache dans une caravane, au beau milieu de la forêt, une jeune femme et un garçon, enfermés dans des cages. Mais si le divertissement doit primer, les clowns américains s'insurgent d'être ainsi représentés dans la série à succès ! En effet, comme le rapporte le magazine américain The Hollywood Reporter, une association de clowns n'a pas apprécié cette caricature.
"Hollywood se fait de l'argent en sensationnalisant la normalité. Ils peuvent prendre n'importe quelle situation, qu'elle soit bonne ou mauvaise, et la transformer en cauchemar" s'agace Glenn Kohlberger, président de Clowns America International, la plus grosse association américaine de clowns, qui compte actuellement près de 2.500 membres. "Nous ne soutenons d'aucune façon le sensationnalisme du normal et ce qui renforce la coulrophobie, ou 'la peur des clowns'" juge celui qui, en 2013, avait été précédé de critiques d'un groupe catholique contre les nominations aux Emmy Awards de la série dont l'action se déroulait alors dans un asile catholique.