Orange et Bouygues Telecom ne se marieront pas. Après plusieurs mois d'intenses discussions, c'est ce qu'ont annoncé les deux opérateurs vendredi. Plusieurs observateurs affirmaient alors que l'Etat actionnaire était à l'origine de l'échec des négocations. Mais selon Martin Bouygues, interrogé ce matin par Le Figaro, il ne serait pas le seul reponsable. "Négocier à deux est déjà très difficile, négocier à quatre est beaucoup, beaucoup plus difficile. Nous avons tenté d'y parvenir. Je dois au passage reconnaître le travail très important de Stéphane Richard (le PDG d'Orange, NDLR) et de ses équipes", explique-t-il.
Quatre acteurs : Orange, Bouygues, SFR et Free. Les deux opérateurs concurrents devaient se répartir les actifs de Bouygues Telecom : réseaux, boutiques, fréquences etc. "Mais si nous étions quatre à la table des négociations, nous n'étions que trois à vouloir aboutir, poursuit Martin Bouygues. Manifestement, l'un des protagonistes nourrissait l'ambition d'avoir le maximum en payant le minimum, tout en gardant la possibilité de se retirer". Il ne cite pas de nom mais à la question, "Vous parlez de Xavier Niel, le patron d'Iliad ?", le patron du groupe laisse planer le doute : "Je laisse chacun libre de ses interprétations".
Depuis le début, les discussions sont compliquées avec Free, filiale d'Iliad. Xavier Niel est réputé coriace dans de telles négociations. Tout au long de l'interview, Martin Bouygues assure q'un accord avec l'Etat actionnaire aurait pu être trouvé si les quatre opérateurs avaient finalisé un deal. "Cette négociation-là, au niveau politique, aurait pu aboutir", assure-t-il. Sans fusion, Bouygues Telecom poursuivra son développement "stand alone". "J'ai toujours expliqué que cette opération n'était pas vitale pour Bouygues Telecom. Certains ont cru que je bluffais et que je négociais dos au mur. C'était stupide et même puéril de le penser (...) Je suis très attaché à Bouygues Telecom et à tous ses salariés", conclut Martin Bouygues.