Débarqué dans "C L'Hebdo" sur France 5 depuis la rentrée, Tanguy Pastureau appréhende les différences entre humour radiophonique et télévisuel. Dans un dossier publié dans le dernier numéro de "Télérama" et consacré à l'humour dans les médias après la polémique qui a secoué l'humoriste Guillaume Meurice, il dévoile les différences entre la pratique de son métier sur les différents médias.
Arrivé en 2017 dans "La bande originale" pilotée par Nagui sur France Inter, l'humoriste de 49 ans a longtemps éprouvé la pratique humoristique à la radio avant de faire ses premiers pas face caméra. Pour le magazine consacré à l'actualité des médias, il concède que la liberté n'est pas la même sur antenne que sur le petit écran. " Quand je suis sur Inter, l'équipe connaît juste le thème de ma chronique", explique-t-il.
La logistique est en revanche beaucoup plus lourde à la télévision et certaines contraintes techniques imposent qu'une poignée de personnes soient dans la confidence du contenu humoristique qu'il va délivrer lors du tournage. "À la télé, il faut mettre le texte au prompteur, il y a des relectures, on me dit parfois : 'T'es sûr de tel mot, c'est pas un peu violent ?'". Contrairement à de nombreux humoristes médiatiques, Tanguy Pastureau ne travaille pas avec l'appui de co-auteurs. Il estime donc que ce regard préalable à sa prise de parole aux côtés d'Aurélie Casse peut être positive. "Au final, c'est pas mal aussi d'avoir un autre avis", souligne-t-il.
Sa position est d'autant plus périlleuse qu'il a succédé à Pierre-Emmanuel Barré, dont la collaboration avec l'émission de France 5 s'est achevée avec fracas en janvier 2023, alors que l'émission hebdomadaire était encore présentée par Ali Baddou. Egalement interrogé dans l'enquête de "Télérama", il estime que c'est "toujours pareil dans les médias traditionnels". Pour rappel, il a aussi claqué la porte de France Inter en 2017 après avoir été empêché de délivrer une chronique défendant l'abstentionnisme. "On me dit 'allez viens, tu pourras dire absolument tout ce que tu veux, je te promets', et au bout de deux chroniques, les rédacteurs en chef commencent à négocier les blagues", déplore-t-il.
Faire des blagues sur scène ou dans un micro de radio ou de télévision n'est donc pas le même exercice et il semble que dans de nombreux cas, il faut se plier à certaines contraintes. À ce jeu-là, certains s'en sortent vraisemblablement mieux que d'autres.