Le mea culpa. Dans son édition de dimanche, le "Courrier Picard" est revenu sur l'épidémie du coronavirus chinois, qui a déjà fait à ce jour 80 morts dans l'empire du Milieu et a déjà atteint trois personnes en France. Le titre de Une, en deux mots, n'a pas manqué de faire réagir : "Alerte jaune", un jeu de mots jugé raciste par de nombreux internautes qui se sont émus de cette Une tout au long de la journée sur les réseaux sociaux, d'autant que l'éditorial du jour en remettait une couche en pages intérieures avec ce titre : "Le péril jaune ?".
Face à cette polémique, le quotidien a décidé de présenter ses excuses à ses lecteurs dès dimanche après-midi. Regrettant que ces propos aient été interprétés comme "une volonté de nous associer aux pires clichés racistes sur les Asiatiques". "Ce n'était bien entendu nullement notre intention. (...) Nous redoublerons d'attention à l'avenir", a promis la rédaction, avant de se justifier point par point.
S'agissant de l'éditorial, le "Courrier Picard" souligne que le titre évoquait "directement le concept développé à la fin du XIXe siècle, visant à alerter sur le danger de voir les peuples d'Asie gouverner le monde. Et manière, en creux, de relativiser justement l'éventuelle panique irrationnelle pouvant se répandre après l'apparition des premiers cas en France, ce qui était tout le propos du texte de cet éditorial".
Pour le titre de Une, "Alerte jaune", la rédaction semble moins à l'aise, expliquant qu'il était à prendre "au sens colorimétrique, à savoir dans une gradation du jaune au rouge", à l'instar des alertes météo. "Et voulait, par ce biais signifier qu'il ne fallait pas sur-réagir à cette épidémie", insiste le quotidien picard, qui se défend donc de tout racisme. "Toujours est-il que le titre n'était pas approprié, nous le reconnaissons. C'est pourquoi nous réitérons nos excuses les plus sincères aux lecteurs qu'il a pu heurter", peut-on lire en conclusion de ce billet de mise au point non signé.