Depuis que l'affaire Harvey Weinstein a éclaté, les prises de position de Catherine Deneuve ont été plus prudentes que d'autres. L'actrice a aussi été l'une des rares femmes à regretter l'utilisation des réseaux sociaux pour dénoncer le harcèlement et les agressions sexuelles. Hier soir, la comédienne était l'invitée de Yann Barthès dans "Quotidien", aux côtés de Nekfeu, rappeur qui partage avec elle l'affiche du film "Tout nous sépare", en salles le 8 novembre prochain.
L'animateur a évidemment interrogé ses deux invités sur le scandale Harvey Weinstein, et plus largement sur le harcèlement sexuel et le hashtag #Balancetonporc. "Je ne trouve pas que ça soit le moyen le plus juste pour essayer de faire bouger les choses. Après ce sera quoi ? Balance ta pute ?", a commencé l'actrice, regrettant l'emploi de termes "très excessifs". "Je trouve surtout que ça ne résout aucun problème", a-t-elle poursuivi, assurant qu'il fallait commencer très tôt, dès l'école, à faire évoluer les mentalités.
"Je ne suis pas d'accord", a répondu Nekfeu, soulignant qu'il était "d'une autre génération" que sa partenaire à l'écran. "Ce qui fait vraiment flipper ce genre de prédateurs, c'est la honte, notamment dans leur business. C'est là qu'il faut frapper ! Les plaintes, etc... Une main courante... Même les femmes battues n'ont pas de suite parfois. Et il faut de l'argent pour faire des procès ! Et puis on a honte parfois. J'imagine qu'une femme n'a pas toujours envie d'aller jusqu'au tribunal, d'affronter la personne", a-t-il continué. "Alors que là, ça permet pour moi que les gens se le prennent bien dans les dents", a-t-il ajouté.
Mais Catherine Deneuve a mis en garde contre cette vague de dénonciations. "Les réseaux sociaux, ça permet aussi à plein de gens de sortir des choses d'une façon anonyme", a-t-elle répondu, parlant de "délation". Et quand Nekfeu a assuré que "souvent, il n'y a pas de fumée sans feu", l'actrice l'a interrompu. "Ah si ! Ca, je ne suis pas d'accord", a-t-elle tenu à dire, assurant qu'elle avait déjà connu des situations où des faits avaient été inventés. puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.