Remise en question. Ce samedi 4 mai dans "Quelle époque !", en début d'émission, Léa Salamé a tenu à mettre un terme à la polémique qui avait enflé durant la semaine après ses propos sur l'alcool. La semaine précédente, sur le plateau du talk-show de France, elle recevait l'humoriste Artus venu parler de son nouveau film, "Un p'tit truc en plus", actuellement en salles. Interrogé sur sa manière de gérer ses angoisses, le comédien avait alors confié avoir arrêté de boire et de fumer. "Ah, vous êtes devenu chiant?", avait alors répondu la journaliste en souriant. Une petite phrase qui a semblé agacer son invité, ainsi qu'une grande partie des téléspectateurs.
"C'est très français ça, dès qu'on dit qu'on arrête de boire, on devient chiant ! Alors que, putain, c'est bien en fait de ne pas forcément boire de l'alcool", a rétorqué Artus "Oh là là, dis donc !", a réagi l'animatrice. "Mais, je vous emmerde, enfin !", a ajouté Artus, visiblement agacé. "C'est quoi ce truc, si je vous avais dit que j'arrêtais la cocaïne, tout le monde m'aurait dit 'oh bravo!' En France, tu dis que t'arrête de boire et on te hue", a-t-il conclu.
Un moment qui a fait ressurgir une autre interview, datant de début mars sur France Inter. Invité de Léa Salamé dans la matinale, Gad Elmaleh avait alors expliqué n'avoir plus bu une goutte d'alcool depuis "deux ans et sept mois". Une date précise qui avait étonné la journaliste. "Ah ouais merde, quand vous connaissez le jour du nombre..." avait-elle remarqué, avant de lui demander : "La fête n'est pas moins belle ?". L'humoriste lui avait alors proposé de faire la fête "sans alcool, et avec de la joie". "Ouais...non" avait-elle répondu avec ironie.
"J'ai passé une meilleure semaine que toi, on ne va pas se mentir", a plaisanté Paul de Saint Sernin en début d'émission. "Écoutez mon cher Paul, j'ai pris une résolution cette semaine, les vannes j'arrête ! Je vous les laisse. Je ne sais pas faire et quand on ne sait pas faire, on ne fait pas" a répondu l'animatrice. "Je parle évidemment de la vanne que j'ai faite à Artus la semaine dernière sur l'alcool. J'ai reçu tellement de messages, il y a eu tellement de réactions, entre ceux qui ont été choqués par ma plaisanterie, ceux qui ont été choqués par l'ampleur des réactions à cette vanne, en mode 'Décidément on ne peut plus rien dire'", poursuit-elle.
"Au début c'est vrai, je vais vous dire la vérité, j'ai été surprise parce que vraiment c'était une plaisanterie. On l'a tous sentie, ressentie comme une plaisanterie, Artus aussi et, en aucun cas, une apologie de l'alcool", a-t-elle ensuite concédé. "Ça m'a fait réfléchir et on s'est dit avec notre équipe qu'en fait ça posait une vraie question, ça ouvrait un vrai débat de société, un sujet de fond et on a décidé d'y revenir tout à l'heure avec le docteur Gérald Kierzek qui sera notre invité".
"La vérité c'est que derrière cette vanne, il y a un sujet de société (...) c'est de l'alcoolisme, de l'alcoolodépendance", a-t-elle expliqué avant d'accueillir Gérald Kierzek, médecin urgentiste et chroniqueur. "On peut être convivial, on peut être marrant sans alcool" a noté ce dernier. "Ce qu'il faut rappeler c'est que l'alcool ça tue 41 000 personnes par an et c'est pour ça que tous les collègues, les médecins, on l'a vu sur les réseaux sociaux se sont un peu insurgés, les hépato-gasto entérologues parce qu'ils voient tous les jours les ravages de l'alcool", a-t-il ajouté. "La question est de savoir est-ce qu'on peut encore faire une blague sur le sujet. Moi je n'ai pas la réponse mais, personnellement, je ne le ferai plus", a conclu Léa Salamé.