Cela s'est passé ce dimanche 31 mars sur BFMTV, aux alentours de 12h30. Alain Finkielkraut était l'invité de Benjamin Duhamel sur le plateau de "BFM politique" pour donner son point de vue sur différents faits d'actualité. Mais alors qu'il évoquait la guerre à Gaza, le philosophe et polémiste a soudain été interrompu par le journaliste en raison d'une information de haute importance concernant le petit Émile, l'enfant de deux ans et demi disparu en juillet dernier.
"Navré de vous couper, parce qu'une information vient de nous parvenir sur le petit Émile qui avait disparu. Le procureur de la République d'Aix-en-Provence vient de signaler que les ossements du petit Émile avaient été retrouvés. Voilà cette information qui vient de tomber...", annonce Benjamin Duhamel. En effet, une analyse génétique a permis d'identifier des ossements retrouvés près du hameau Vernet là où le petit garçon a soudainement disparu. Agacé, Alain Finkielkraut répond : "Donc, je m'en vais ?". Puremedias.com vous propose de visionner la séquence ci-dessus.
Une réaction qui a été largement commentée sur les réseaux sociaux, l'essayiste accusé de "manquer d'empathie" et d'"égocentrisme". Interrogé par nos confrères de "TV Magazine" du "Figaro", l'écrivain a démenti ne pas être touché par ce drame. "Cette histoire est atrocement triste. Comme beaucoup de gens dans cette affaire, j'espérais qu'il avait été enlevé, et donc qu'il était encore en vie" assure-t-il d'abord, avant de critiquer les choix éditoriaux de BFM. "Cependant, j'ai pensé que cette annonce, cette découverte, ne méritait pas un Breaking News. Parce qu'on ne sait rien encore des circonstances de sa mort. Et je trouvais que me congédier aussi brutalement était une rupture avec la décence commune" ajoute-t-il. "L'histoire est terrible, mais on ne peut pas congédier les gens, comme ça. Manuel Bompard [député LFI, ndlr] était invité à la même heure sur LCI. Ils ont continué l'entretien jusqu'au bout. Est-ce que cela veut dire qu'à LCI, on manque de coeur ? Non. On est poli."
"J'avais une demi-heure à parler. Benjamin Duhamel, qui n'est sans doute pas à l'origine de la coupure, mais sa rédaction en chef, auraient pu, eux aussi, attendre" poursuit-il, avant de conclure : "Je prends la télévision très au sérieux. Je prends les téléspectateurs très au sérieux. Je crois que j'ai quelque raison d'avoir témoigné une certaine impatience. Cela ne témoigne pas de la moindre indifférence envers ce petit garçon, parce qu'évidemment la France entière, et moi avec, était suspendue à cette affaire. Voilà. Je partage la tristesse, mais avec ce qu'il se passe dans le monde, je suis quand même un peu surpris".
Habitué des plateaux des télévision, Alain Finkielkraut n'en est pas à sa première frasque. En 2013 sur le plateau de "Ce soir ou jamais", émission présentée par Frédéric Taddeï sur France 3, il avait explosé dans un coup de sang en débattant face au scénariste Abdel Raouf Dafri. Son "Taisez- vous ! Mais taisez-vous !", lancé en hurlant, est devenu culte sur les réseaux sociaux. En avril 2021, alors invité de" "L'Heure des pros" sur CNews, le polémiste avait offert aux téléspectateurs un autre moment devenu viral. Se croyant hors antenne, il n'a pas répondu aux questions de Pascal Praud pendant plusieurs minutes, laissant passer un moment de flottement totalement lunaire. Plus tôt, la même année, il avait été évincé de son rôle de chroniqueur dans "24 Heures Pujadas" sur LCI après avoir évoqué la possibilité du consentement dans l'affaire des accusations d'inceste contre le politologue Olivier Duhamel.