Bras de fer entre la production et la chaîne. Selon les informations du "Parisien", Christophe Dechavanne, en tant que dirigeant de la société Coyote Conseil, a décidé de poursuivre M6 en justice pour "parasitisme" et "préjudice moral". Le producteur estime que la Six a plagié l'un de ses formats pour créer l'émission "Incroyables transformations", diffusée depuis deux ans et produite par la filiale de M6, Studio 89. Lors de la première audience, qui s'est tenue hier matin au tribunal de commerce de Nanterre, Coyote a réclamé plus de 10 millions d'euros et l'arrêt de la quotidienne, présentée comme une "copie parfaite".
En avril 2016, la société de production de Christophe Dechavanne avait acquis pour la somme de 12.000 euros les droits d'adaptation de "Body Fixers", un format britannique de Channel 4, cousin de "Tattoo Fixers", adapté en France sur TFX sous le nom de "Tattoo Cover". Le concept du programme était d'aider des anonymes souffrant de complexes physiques via l'intervention d'experts, dont un chirurgien esthétique.
Dans l'assignation que "Le Parisien" s'est procurée, Coyote a expliqué avoir présenté en avril 2016 une version française de "Body Fixers" au groupe M6, qui aurait "immédiatement manifesté son intérêt". En juin 2017, la société de production aurait proposé 125.000 euros le numéro aux dirigeants de M6 pour une version hebdomadaire de l'adaptation en France. "M6 a fait savoir de manière abrupte et soudaine qu'elle ne comptait pas finalement commander le format pour des raisons budgétaires", a écrit l'entreprise de Christophe Dechavanne dans son assignation.
Mais en mars 2018, lorsque le producteur découvre que Studio 89 a lancé un casting pour des profils similaires à son programme, il a adressé une mise en garde au groupe dirigé par Nicolas de Tavernost. Un an plus tard, quand "Incroyables transformations" est lancé à l'antenne de M6, l'ex-présentateur de "Coucou c'est nous !" y a vu "une reprise sauvage du format élaboré par son équipe" : "Une usurpation, un pillage, une copie parasite". Le groupe audiovisuel de la Six se défend alors et précise que sa nouvelle quotidienne se distingue "à bien des égards, tant dans son style narratif, sa mécanique que dans sa réalisation".
Des discussions auraient ensuite eu lieu entre Thomas Valentin, directeur des programmes de M6, et Christophe Dechavanne sur une transaction au titre "d'indemnités", aux alentours de 100.000 euros. Mais un accord n'a finalement pas été trouvé entre les parties. Coyote a tenté une conciliation avec le Conseil supérieur de l'audiovisuel, avant de saisir le tribunal de commerce pour "un préjudice très intense" face à un comportement estimé "déloyal" et "une mauvaise foi déconcertante". Contactée par puremedias.com, M6 ne souhaite pas commenter des affaires en cours.