Une grève reconductible. Depuis vendredi, 16h, les syndicats du groupe "L'Equipe", propriété d'Amaury, ont débuté un mouvement de grève pour faire part de leur opposition à une réorganisation et à un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévoyant la suppression d'une quarantaine de postes. Le mouvement, qui a entraîné la non-parution du quotidien sportif et de son magazine samedi, en kiosque comme en numérique, a été reconduit le même jour à 16h pour une nouvelle période de 24h.
L'intersyndicale (SNJ - SNJ-CGT - UFICT-CGT - SGLCE-CGT), qui représente les journalistes, les cadres et les employés, a précisé dans un appel transmis à l'AFP qu'il en sera de même chaque jour à la même heure si la direction "n'accepte pas d'entamer de réelles négociations". "Nous demandons le retrait des plans de sauvegarde de l'emploi", soulignent les syndicats.
Pour rappel, le groupe L'Équipe comprend le quotidien, le magazine, le site internet et la chaîne de télévision du même nom, mais aussi "Vélo Magazine", "France Football" et "Sport & Style". Pour justifier ce plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), la direction de "L'Equipe" met en avant un marché publicitaire incertain et la baisse des ventes au numéro. "Si nous ne changeons rien, les prévisions pour les quatre années à venir nous amènent vers un déficit structurel et croissant de la SAS L'Équipe : de 6 millions d'euros de pertes pour 2021 à 10 millions en 2024", avait expliqué le directeur général Jean-Louis Pelé dans un courrier adressé à ses troupes cet automne.
Ce été, la direction de "L'Equipe" avait proposé aux syndicats un accord de performance collective, synonyme de baisse des salaires et du nombre de jours de RTT. Ce dernier avait été refusé par les représentants des salariés.
Mais pour l'intersyndicale, les conditions de départ prévues dans ce PSE sont "bien inférieures" à celles qui avaient été appliquées lors des plans précédents, alors même que, selon elle, "la situation financière du groupe ne s'est pourtant pas dégradée". Pour les journalistes du groupe "L'Equipe", la suppression prévue de 17 postes au sein des rédactions ne pourra qu'aboutir à "une nouvelle dégradation de (leurs) conditions de travail".
Contactée par l'AFP, la direction de "L'Equipe" n'a pas souhaité réagir. Au total, plus de 180 salariés issus de plusieurs secteurs du groupe ont fait part dans des courriers séparés de leur opposition au projet actuel. Le bras de fer se poursuit.