Remous à "L'Express". Selon "Les Echos", les élus du personnel de l'hebdomadaire ont décidé de saisir l'inspection du travail pour alerter du non-respect des engagements d'embauches pris dans le cadre du dernier plan de sauvegarde de l'emploi il y a un an. "Le personnel de l'entreprise est passé de 170 personnes à 105 et la rédaction compte entre 60 et 70 personnes : il manque une dizaine de recrutements promis pour pouvoir être à la hauteur de nos ambitions éditoriales", explique une source au journal économique.
Dans un courrier envoyé à Alain Weill, le propriétaire de "L'Express", les élus rappellent que l'accord a été signé devant le ministère du Travail et engage les deux parties. "Vous ne pouvez pas le remettre en cause de manière unilatérale, sans avoir renégocié ce texte. Nous nous réservons le droit de saisir la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, ndlr) et la juridiction compétente de la violation de vos engagements", menacent-ils.
De son côté, joint par "Les Echos", Alain Weill minimise et se veut rassurant. "Il est possible que des ajustements soient nécessaires pour tenir compte de la situation économique causée par le coronavirus, mais les embauches ne devraient être que reportées", explique-t-il.
Pour rappel, l'homme d'affaires a racheté "L'Express" à Altice à l'été 2019, avant de le transformer en "The Economist" français en janvier dernier. Alors qu'il visait l'équilibre au deuxième semestre 2020, le journal a reporté cet objectif à l'année prochaine, arguant du contexte sanitaire et économique actuel. En 2019, "L'Express" a réalisé un chiffre d'affaires de 17,5 millions d'euros et essuyé une perte de 8,5 millions d'euros.