Le bras de fer judiciaire reprend. Selon BFMTV, Jean-Marc Morandini a été renvoyé devant le tribunal judiciaire de Paris pour "harcèlement sexuel" et "travail dissimulé", dans le cadre de l'affaire de 2016 dite de la web-série "Les Faucons". Cinq victimes présumées, qui avaient joué dans la fiction, avaient vu leur plainte classée sans suite en janvier 2017, en raison d'infractions "insuffisamment caractérisées". Trois d'entre elles avaient cependant décidé de déposer une nouvelle plainte, quelques jours plus tard, pour les mêmes motifs, avec cette fois constitution de partie civile, entraînant la désignation d'un juge d'instruction. Le 23 décembre 2021, celui-ci a signé son ordonnance de renvoi de Jean-Marc Morandini devant le tribunal pour cette affaire.
Pour rappel, en juillet 2016, "Les Inrocks" avait relayé les déclarations de plusieurs comédiens qui accusaient Jean-Marc Morandi et sa société "Ne Zappez Pas ! Production" d'avoir profité des castings d'une web-série érotique, baptisée "Les faucons", pour les pousser à s'exhiber nus, en étant filmés ou en se filmant. Le présentateur aurait également utilisé un personnage fictif, Catherine Leclerc, afin de pouvoir approcher de jeunes acteurs. A l'époque, lors d'une conférence de presse, l'actuel animateur de CNews et NRJ 12 s'était défendu en affirmant que "les acteurs savaient ce qu'ils venaient tourner".
A l'issue de l'instruction, selon BFMTV, la juge d'instruction a estimé que les faits de "harcèlement sexuel" étaient caractérisés pour un jeune acteur, mais pas pour les quatre autres. Elle a expliqué que Jean-Marc Morandini avait "usé de toute forme de pression grave (à son égard) dans le but réel ou apparent d'obtenir à son profit un acte de nature sexuelle (...) et ce notamment par le biais de la création du personnage totalement fictif de Catherine Leclerc, figure maternelle et sécurisante inspirant confiance au jeune homme, qui l'incitait à toujours repousser ses limites dans l'acte de nature sexuelle, sous le prétexte allégué de travailler sa posture de comédien".
Au sujet des faits de "travail dissimulé", la juge d'instruction a précisé qu'ils étaient caractérisés pour les cinq comédiens concernés. Jean-Marc Morandini est ainsi accusé d'avoir omis intentionnellement de "procéder à la déclaration nominative à l'embauche et de remettre un bulletin de paie lors du paiement de la rémunération".
De son côté, l'avocate de Jean-Marc Morandini, Céline Lasek, a réagi auprès de la chaîne d'information du groupe Altice : "Jean-Marc Morandini a bénéficié de quatre non-lieux. Mais il est en effet renvoyé pour harcèlement sexuel concernant un jeune acteur. Nous continuerons donc à nous battre devant le tribunal pour démontrer son innocence".
En novembre dernier, le présentateur de "Morandini Live" a aussi été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour "corruption de mineurs". Dans cette autre affaire, il avait été mis en examen pour avoir fait des propositions sexuelles à deux mineurs âgés de 15 et 16 ans au moment des faits. Sur les réseaux sociaux en mars 2013 pour l'un, et dans le cadre d'un casting organisé en 2009 pour l'autre.