La cour d'appel de Paris a validé, ce mardi matin, le renvoi devant le tribunal correctionnel de Jean-Marc Morandini pour des faits de "corruption de mineurs", selon une information de BFMTV.
L'animateur avait fait appel de l'ordonnance de renvoi rendue par un juge d'instruction en 2020, rappelle le site de la chaîne d'informations en continu. Mais cette requête a officiellement été rejetée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Cette décision pourrait donc mener à l'ouverture d'un procès mais l'animateur peut encore activer un levier pour tenter de l'éviter : le pourvoi en cassation. Cette option aurait les faveurs de l'avocate de l'animateur, Corinne Dreyfus-Schmidt. "Nous allons sans doute nous pourvoir en cassation. Cela pourrait être examiné dans un délai de trois mois", affirme-t-elle à nos confrères, tenant à souligner que les circonstances aggravantes qui pesaient sur son client ont été abandonnées.
Jean-Marc Morandini a été mis en examen dans cette affaire pour avoir fait des propositions sexuelles à deux mineurs âgés de 15 et 16 ans au moment des faits. Sur les réseaux sociaux en mars 2013 pour l'un et dans le cadre d'un casting organisé en 2009 pour l'autre. L'animateur de "Crimes" et de "Morandini live" disait alors ignorer l'âge des deux plaignants.
"Il voulait que je me masturbe devant lui. Il m'a dit que les gens qui avaient déjà passé le casting l'avaient fait et que, si je ne le faisais pas, je n'aurais pas le rôle. Je sentais que son regard avait encore changé. Il me regardait comme si j'étais un bonbon", avait rapporté, selon des propos rapportés par BFMTV, l'adolescent âgé de 16 ans à l'époque des faits, lors de son audition en septembre 2016. Jean-Marc Morandini avait répliqué avec ces mots : "Je trouve bizarre la façon dont il vous a raconté les faits. Ensuite, la nudité, ce n'est pas un tabou. Dans les pays nordiques, les gens sont nus dans un hammam, un sauna, il n'y a pas de tabou (...) Mais, franchement, ce que vous me dites est surréaliste...".
Quand éclate l'affaire des "castings dénudés" dans "Les Inrocks" en juillet 2016, la carrière de Jean-Marc Morandini marque brièvement le pas. Mis dans un premier temps "provisoirement" en retrait d'Europe 1, où il assumait la tranche stratégique du 9h-12h composée du "Grand direct des médias", du "Grand direct de l'actu" et du "Grand direct de la santé", il ne remettra finalement jamais les pieds dans les studios de la station du groupe Lagardère, dont il était un pilier de la grille depuis 2003.
L'ex-animateur de "Tout est possible" sur TF1 n'a toutefois pas tardé à rebondir à la télévision. En plus d'avoir conservé son magazine "Crimes" qu'il présente sur NRJ 12 dès 2013, il débarque sur i-Télé en octobre 2016. Son arrivée provoque une grève générale, puis le départ de plusieurs dizaines de journalistes de la chaîne d'information en continu de Vincent Bolloré. A partir de 2017, l'animateur est à la tête de "Morandini live" quotidiennement sur la désormais CNews. Il présente, en parallèle une autre émission, "Crimes et faits divers, la quotidienne", chaque jour sur NRJ 12, ainsi que plusieurs marques de prime time, dont "Retrouvailles", qui pourrait s'arrêter prochainement, au grand dam de l'animateur.