Valérie Pécresse persona non grata dans "Paris Match" ? Selon nos confrères de "L'opinion" et du site "Les jours", un entretien de six pages avec l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, dont la parution était prévue le 18 aout dernier, a été passé à la trappe par la direction de la rédaction. Ce dont se sont émus des journalistes de l'hebdomadaire du groupe Lagardère en assemblée générale mardi, évoquant une possibilité de censure "en raison du passage consacré à Nicolas Sarkozy", selon un salarié cité par "L'opinion".
Arrivée en cinquième position du premier tour de l'élection présidentielle, Valérie Pécresse, candidate investie par Les Républicains, n'avait jamais reçu le soutien officiel de l'ancien chef de l'Etat. Un point qui était soulevé dans l'article de "Paris Match" qui n'est toujours pas paru. La prise de parole de la présidente de la région Ile-de-France aurait été d'autant plus remarquée qu'elle ne s'est encore jamais exprimée en longueur depuis sa lourde défaite.
D'aucuns soulignent que ce choix éditorial est lié aux relations étroites que Nicolas Sarkozy entretient tant avec Arnaud Lagardère - il fait partie du conseil d'administration de son groupe - qu'avec Vincent Bolloré, premier actionnaire du groupe jadis porté par Jean-Luc Lagardère. Nicolas Sarkozy a même eu droit à une Une de "Paris Match" le 28 juillet dernier pour immortaliser ses vacances. Contactée par puremedias.com, la communication de "Paris Match" n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.
L'épisode Valérie Pécresse survient après plusieurs semaines de tension au sein du magazine. Le mois dernier, la rédaction a voté à une large majorité une motion de défiance contre sa direction en réaction à la mise à l'écart de Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique et économie de l'hebdomadaire. Si, dans un communiqué, la direction avait évoqué un départ "d'un commun accord", selon "Les jours", l'état major de "Paris Match" parle désormais d'un licenciement. Bruno Jeudy s'était opposé - en vain - à la Une de "Paris Match" consacrée au cardinal Sarah, un conservateur catholique, présenté en juillet comme "un homme d'influence et de paix".