Faut pas le chercher. Trois jours après son interview d'Emmanuel Macron, qu'il a menée aux côtés de Jean-Jacques Bourdin, Edwy Plenel était l'invité de "Village Médias" sur Europe 1 pour commenter cet exercice particulier et surtout les commentaires acerbes des journalistes et des éditorialistes politiques qui ont visé son confrère et lui-même au sujet de leur prestation - notamment dans l'émission "C dans l'air" lundi. Philippe Vandel en a diffusé un extrait sonore, avec cette remarque de Catherine Nay, éditorialiste politique sur Europe 1, qui a estimé que "quand Plenel sourit, on a l'impression qu'il suce un citron" après l'avoir comparé tour à tour à un juge, un policier, voire à un inquisiteur.
Le fondateur de "Mediapart" a fait mine de prendre la critique avec détachement, affichant un large sourire. Il avait auparavant confié que cette interview a permis à son site de recruter un millier d'abonnés supplémentaires, un nombre toutefois en deçà de ce que peut rapporter un passage dans le talk-show de Laurent Ruquier, "On n'est pas couché", sur France 2.
Philippe Vandel a alors enfoncé le clou en diffusant un nouvel extrait sonore dans lequel on pouvait entendre le président de la République demander au journaliste au cours de l'entretien si une de ses questions en était vraiment une ou s'il s'agissait d'un plaidoyer. Ce mercredi, Edwy Plenel a eu devant l'animateur la même réaction que face à Emmanuel Macron en rappelant que, selon lui, "il n'y a jamais de mauvaises questions, il n'y a que de mauvaises réponses". "En voulant déconstruire la question, le problème ce n'est pas moi, le problème c'est que lui, du coup, ne parle à personne d'autre qu'aux convaincus", a-t-il estimé.
Edwy Plenel a ensuite dressé la liste de tous les mensonges proférés selon lui par le président de la République au cours des 2h39 d'interview retransmises sur BFMTV, renvoyant les auditeurs vers son site pour en savoir plus. "Le vrai travail journalistique, ce n'est pas de savoir si j'avais besoin d'avoir une cravate ou de dire 'Monsieur le président' ou si je suis un gauchiste ou un journaliste", a-t-il estimé. L'occasion pour lui de réaffirmer son statut de journaliste - métier qu'il exerce depuis plus de 40 ans - et de s'en prendre à son tour à Catherine Nay. "J'ai sorti beaucoup plus d'informations que Madame Catherine Nay ou que quiconque commentateur, éditorialiste, qui font la brosse à reluire des puissants, quels qu'ils soient. Donc qu'ils aillent se rhabiller", a-t-il lancé. "En revanche, qu'ils fassent leur boulot. Et qu'ils regardent ce qu'a dit Emmanuel Macron et qu'ils fassent le vrai travail de 'check news' (vérification de l'information, ndlr)", les a tancé Edwy Plenel.
Un peu plus tôt dans "Village Médias", Philippe Vandel a voulu avoir la réaction du patron de "Médiapart" sur la Une de "Charlie Hebdo" où il est caricaturé cette semaine en compagnie de Jean-Jacques Bourdin avec ce titre : "Deux journalistes molestés par un chef d'Etat en plein Paris !". "Quel effet ça fait ?", lui a demandé l'animateur d'Europe 1. "Aucun effet particulier", s'est contenté de répondre le principal intéressé, quelques mois après la vive polémique qui l'avait opposé au journal satirique dans l'affaire Tariq Ramadan. puremedias.com vous propose de découvrir un extrait du passage d'Edwy Plenel.