"Zone interdite" visé par des plaintes. Dimanche soir dernier, l'émission de Wendy Bouchard diffusait un sujet intitulé "Quartiers sensibles : le vrai visage des nouveaux ghettos". "Si certains habitants jouent la carte de l'intégration, d'autres s'enferment au contraire dans leur communauté ethnique ou religieuse. Dans ces ghettos, une constante apparaît : l'absence des pères. Sans modèle, sans autorité, certains jeunes dérivent, et parfois jusqu'au pire", expliquait notamment l'animatrice en introduction de ce reportage tourné à Evreux, Marseille, Roubaix ou encore Bobiny.
Ce documentaire n'a pas été apprécié par les Jeunes communistes de Bobigny-Drancy (Seine-Saint-Denis) qui ont annoncé le soir-même de la diffusion leur intention de porter plainte contre M6 pour diffamation. Dans un communiqué, ils dénoncent notamment une "propagande de M6 racoleuse, mensongère et réactionnaire" visant à "stigmatiser les jeunes (...) et diviser la population". Selon eux, le reportage de "Zone interdite" "porte atteinte à l'image" de leur ville et de ses habitants et "contribue au racisme et à la discrimination contre (leurs) quartiers".
Rue 89, qui a consacré une longue enquête à ce reportage de M6, affirme par ailleurs qu'un des fixeurs utilisés pour tourner le sujet aurait lui aussi l'intention de porter plainte contre M6. Il dénonce pour sa part les méthodes de la production. "J'essayais de lui ramener des personnes qui ont réussi ou qui galèrent, mais qui s'en sortent quand même. Ça ne lui allait pas. En réalité, elle voulait des barbus, des djellabas, des musulmans qui font la prière, des dealers... Ça s'est très mal passé avec elle", a-t-il expliqué à Rue 89, à propos d'une cadre de la société de production avec qui il a travaillé pour ce reportage.
De son côté, M6 a rejeté aujourd'hui ces accusations, défendant le travail des deux sociétés ayant produit le doc. "Si la vérité dérange, ce n'est pas notre faute", a ainsi expliqué Vincent Regnier, le directeur des magazines d'infos de M6, ce matin sur Europe 1. "Tous les personnages du reportage ont salué ce qui a été fait dans l'émission", a-t-il fait valoir, précisant qu'aucune plainte n'avait pour l'instant été déposée.