L'Arcom s'est penchée sur l'émission. Dans une décision prise en Assemblée plénière le 10 mai et publiée hier, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique n'a pas relevé de manquement de la part de M6 avec la diffusion le 23 janvier dernier du magazine "Zone interdite". L'émission présentée par Ophélie Meunier, avait pour thème "Face au danger de l'Islam radical, les réponses de l'Etat".
Lors de sa diffusion, "Zone interdite" avait fait énormément de bruit en pointant des "dangers de l'islam radical" en France, de Roubaix à Marseille. La préfecture du Nord avait d'ailleurs décidé de fermer un restaurant roubaisien montré dans l'émission présentée par Ophélie Meunier. Baptisé "Le familial", ce restaurant était présenté par les équipes de "Zone interdite" comme mettant à disposition des femmes des box séparés du reste du restaurant par des rideaux.
Les jours suivants la diffusion sur M6, Ophélie Meunier avait reçu de nombreuses menaces de mort qui avaient conduit le parquet de Nanterre à ouvrir une enquête. Une ouverture d'enquête félicitée par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, sur BFMTV le 8 février : "Il est évidemment inacceptable qu'on soit menacé de mort pour son travail démocratique de journaliste". Invitée dans "Quotidien" le 16 février, l'animatrice était sortie du silence, estimant que "c'est un sujet qui est dans l'actualité et qui mérite d'être soulevé" : "Nous, journalistes, on ne doit pas être coincé entre l'extrême droite, qui s'approprie totalement le sujet, et des islamistes radicaux, qui nous empêchent carrément d'en parler".
Près de six mois plus tard, saisie par des téléspectateurs, l'Arcom a rendu sa décision concernant l'émission. "Elle a constaté, au vu de l'ensemble des échanges, que les propos tenus n'avaient pas constitué un encouragement à des comportements discriminatoires ou une incitation à la haine en raison de la religion", a-t-elle déclaré. Et de relever qu'il "avait été rappelé à plusieurs reprises que l'ensemble des personnes de confession musulmane n'était pas visé par les propos dénonçant la radicalisation".
"L'autorité n'a pas davantage constaté de manquement de l'éditeur à ses obligations en matière de respect des droits et libertés, notamment au regard du respect des droits de la personne", a poursuivi l'Arcom. Et de conclure : "Il apparaît en effet que les personnes qui s'exprimaient à visage découvert l'ont fait librement tandis que celles filmées en caméra cachée n'étaient pas identifiables".