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Accusé de "management borné et brutal", le rédacteur en chef de "L’Est républicain" et de "Vosges Matin" quitte ses fonctions
Publié le 4 avril 2025 à 10:37
Par Olivier Cortinovis | Journaliste
Sportif frustré (les ligaments croisés tu connais…) qui a choisi le journalisme pour tacler ceux qui ont réussi. Mon volume de jeu me permet aujourd’hui de couvrir toujours autant de terrain, des grands shows de la TNT (Koh-Lanta, Star Academy, Pékin Express) aux séries les plus confidentielles sur Netflix. Avec un seul credo dans la musette : celui de raconter des histoires avec de l’humain et un peu d’humour dedans
Visé par une motion de défiance, le journaliste a démissionné de son poste et pourrait prendre d'autres fonctions au sein du groupe Ebra.
L'est Républicain L'est Républicain© Abaca Press
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Les trois quotidiens "Vosges Matin", "L’Est républicain" et "Le Républicain lorrain" doivent se trouver un nouveau rédacteur en chef. Ce dernier, en poste depuis 2018 et visé par une motion de défiance des salariés, a en effet démissionné, selon un communiqué des syndicats CGT, CFDT et SNJ écrit ce jeudi 3 avril. "Il y a une perte de confiance mutuelle entre Sébastien Georges et ses équipes. Ce dernier quitte ses fonctions au niveau du pôle ERV", a déclaré dans cet avis Christophe Mahieu, le directeur général de ces trois titres, appartenant au groupe ERV. Il s’exprimait ainsi devant un comité social et économique (CSE) extraordinaire tenu après l’adoption le 27 mars d’une motion de défiance à l’égard du journaliste, accusé d’user d’un "management borné et brutal". Sur 82 % de salariés ayant voté, 92 % – soit 258 salariés – ont répondu non à la question : "Faites-vous confiance au rédacteur en chef pour diriger les journaux et assurer l’avenir ?", 21 ont répondu oui et 42 ne se sont pas prononcés.

Redirigé vers une autre mission

Selon les informations du "Monde", Sébastien Georges, démissionnaire, doit se voir proposer des fonctions au niveau du groupe Ebra (Est-Bourgogne-Rhône-Alpes) pour des "missions transverses". Sollicité par l’Agence France-Presse, l'institution, qui regroupe neuf quotidiens régionaux où travaillent plus de 1.400 journalistes, n’a pas souhaité réagir. Elle avait déjà été secouée fin janvier par la démission de son président Philippe Carli, mis en cause pour avoir "aimé" sur le réseau social LinkedIn des publications de personnalités d’extrême droite.

"Il n’y avait pas de problème sur l’éditorial, mais sur son management et le malaise qui en découlait", explique Julien Bénéteau, représentant CFDT à "L’Est républicain" pour justifier cette motion de défiance. "Cette décision a été prise dans le but de restaurer la confiance et un environnement de travail serein tourné vers l’avenir", écrit le patron des trois journaux dans un courriel interne que "Le Monde" a pu consulter. 

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"La nomination du successeur ne suffira pas"

Un nouveau chapitre s'ouvre pour les journaux du groupe, avec de profonds changements en perspective. "La nomination du (ou de la) successeur(e) à la tête de la rédaction ne suffira pas. Il faut que la direction modifie les paramètres de sa politique sociale et de ses méthodes de management si elle veut, comme elle le prétend, 'le bien-être des équipes'", écrivent les syndicats. Christophe Mahieu avait annoncé, dans une lettre aux salariés après le vote de défiance, le recrutement d’un quatrième adjoint à la rédaction en chef et fait savoir que Sébastien Georges renonçait à sa mission de coordination des rédacteurs en chef du groupe Ebra.

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