Le bras de fer judiciaire se poursuit. Selon "Le Parisien", la juge d'instruction Céline Gaudillère vient d'être désignée pour instruire l'information judiciaire pour "harcèlement sexuel" et "travail dissimulé", dans laquelle Jean-Marc Morandini est mis en cause par trois plaignants âgés aujourd'hui de 21 à 27 ans. Dans le cadre de cette même affaire, cinq victimes présumées - des comédiens de la web-série "Les Faucons" - avaient vu leur plainte classée sans suite en janvier 2017 en raison d'infractions "insuffisamment caractérisées". Trois d'entre eux avaient cependant décidé de déposer une nouvelle plainte pour les mêmes motifs, avec cette fois constitution de partie civile.
S'il a fallu plus d'un an et demi entre le dépôt de cette nouvelle plainte et la désignation d'une juge d'instruction, c'est en raison, selon l'avocat des plaignants, Maître Thierry Vallat, des sommes exigées par la justice : 4.000 euros de consignation par partie civile, finalement réduite à 500 euros par individu. L'avocat espère à présent qu'une confrontation entre celui qui officie actuellement sur CNews et NRJ 12 et ses clients aura lieu, de même qu'il espère que l'enquête permettra de déterminer qui se cachait derrière la mystérieuse directrice de casting des "Faucons", une certaine Catherine Leclerc, qui échangeait des messages avec les comédiens amateurs pour les inviter à envoyer photos et vidéos dénudées.
L'affaire Morandini avait éclaté en juillet 2016 après une enquête de l'hebdomadaire "Les Inrocks", qui s'intéressait aux conditions dans lesquelles s'était déroulé un an auparavant le casting et le tournage de la web-série lancée par l'animateur. "Les Faucons" se proposait de suivre le quotidien "sans tabou" de fooballeurs amateurs, incarnés par de jeunes comédiens, sur le terrain, dans les vestiaires et dans leur vie privée.
L'animateur récuse toutes les accusations dont il fait l'objet et a eu l'occasion de le dire lors de sa seule prise de parole publique sur le sujet, une conférence de presse organisée dans la foulée de la publication de l'article des "Inrocks". "Je vais vous le dire clairement. Je n'ai jamais abusé personne. Je n'ai jamais forcé quiconque à avoir des relations sexuelles avec moi (...) Je n'ai jamais couché avec un mineur", avait-il notamment déclaré.
Par ailleurs, Jean-Marc Morandini est toujours visé par une deuxième enquête dans laquelle il est mis en cause pour "corruption de mineur aggravée", ce qui lui a valu une mise en examen ainsi qu'un placement sous contrôle judiciaire. Cette deuxième affaire concerne deux plaintes déposées à l'été 2016 : la première est liée à des échanges de SMS avec un jeune mineur à l'époque des faits, qui affirme que l'animateur lui a fait des propositions sexuelles. Le second plaignant affirme de son côté avoir été invité au domicile de Jean-Marc Morandini pour y passer un casting, seul, où l'animateur l'aurait fait poser nu pour une séance photos.