La saga continue. La décision de Laurent Ruquier de montrer, samedi dernier, une affiche de campagne imaginée par Charlie Hebdo pour Marine Le Pen, continue à faire réagir du côté du Front National. Invité de l'émission "Zemmour et Naulleau" qui sera diffusée ce soir à 22h45 sur Paris Première - et rediffusé dimanche à 0h15 sur M6 -, Jean-Marie Le Pen, ancien président du parti d'extrême droite, a en effet reproché à Laurent Ruquier d'avoir mis en avant l'affiche de ce journal "coprophage" sur laquelle la candidate à l'élection présidentielle est comparée à "une merde", selon les termes du parti.
"Monsieur Ruquier, dans une émission dont vous étiez les vedettes d'ailleurs naguère, a montré (ce dessin) que je considère comme particulièrement ignoble, attribuant à Marine Le Pen le déjeuner habituel des gens de Charlie Hebdo (...) et j'ai trouvé ça très choquant", explique ainsi Jean-Marie Le Pen à Eric Zemmour et Eric Naulleau. Pour l'homme politique, le fait que Laurent Ruquier ait montré cette affiche dans le cadre de son émission est plus grave que la décision de Charlie Hebdo de la publier.
"Marine Le Pen, qui est une femme, une mère de famille, qui a des enfants qui regardent la télévison, qui est une députée élue du peuple, qui est candidate à la première responsabilité du pays, a le droit d'être respectée. Et dans cette affaire, sur une antenne nationale et publique, que Monsieur Ruquier ait cru devoir montrer cette photo est absolument scandaleux", ajoute le père de la candidate, qui soutient que "l'écho donné à ce torchon est bien plus grand à la télévision qu'il ne l'était par la lecture de Charlie Hebdo".
La réaction de Jean-Marie Le Pen intervient après une semaine d'échange de courriers pour le moins secs entre Bruno Bilde, directeur de la communication de la campagne de Marine Le Pen, et Rémy Pflimlin, président de France Télévisions. Le premier a en effet contacté le président de France Télé mardi pour lui faire part de sa colère : "C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. La vulgarité de Monsieur Ruquier atteint son comble (...) Marine Le Pen est la seule candidate à être traitée ainsi sur le service public". Rémy Pflimlin a alors invité son interlocuteur à regarder l'émission dans un courrier où il soutenait que Laurent Ruquier n'était pas en tort, ce à quoi Bruno Bilde a répondu que s'il ne comprenait pas où se situait le problème, il faudrait "demander à un tribunal de (lui) donner une leçon de bienséance".