Alain Chabat reprend du service. Ce soir, à 21h, l'animateur, comédien et réalisateur relancera son "Burger Quiz" sur l'antenne de TMC. Un retour inespéré pour un programme qui n'a été diffusé que le temps d'une saison sur Canal+, en 2001-2002. A cette occasion, puremedias.com a rencontré Alain Chabat pour évoquer ce grand retour à la télévision.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : C'est une surprise, 17 ans après la première, vous relancez le "Burger Quiz". C'est TMC qui vous a approché ?
Alain Chabat : C'est Jérôme Revon, qui était quasiment LE réalisateur des "Burger Quiz" à l'époque - il y a mille ans... - et qui maintenant a une société de production (R&G). Il y a plein de fois où on me l'a demandé, et à chaque fois, ce n'était pas le bon moment pour moi ou je ne sentais pas la personne. Et là, vu que je connais Jérôme et son équipe et que lui connaît la bécane par coeur, j'ai accepté de réfléchir à comment 're-pimper' le truc, au-delà de mon plaisir de m'amuser avec des copains ou des gens que je découvre.
On dit que vous n'avez signé que 20 à 40 numéros.
Ce sera entre 30 et 40. 40, j'ai l'impression que c'est le maximum. Si on y arrive, je suis ravi. J'ai juste un doute sur comment garder une qualité d'écriture sur tant de numéros, car je sais que plus on avancera, moins on aura d'avance sur les diffusions. Je ne voudrais pas qu'on soit obligés de faire des émissions pour remplir. C'est une salve, ce n'est pas fait pour revenir en septembre si ça marche.
Et le "Burger Quiz" sans vous ne pourrait pas exister ?
Si si, j'en suis sûr. J'ai même des idées pour. Il y a quelques personnes qui peuvent le faire super bien et en ont envie. S'il y a une autre salve, ce serait très cool que d'autres gens le reprennent et lui donnent un autre ton, une autre personnalité.
Outre une durée légèrement plus longue que sur Canal+, quelles modifications ont été apportées au menu du "Burger Quiz" ?
On garde les fondamentaux, les mêmes épreuves. On a plus d'images et de sons, à la fois extérieurs comme tournés par nos soins. C'est dans chaque épreuve qu'on essaye d'introduire de petites surprises.
Vous avez débuté les tournages. Les réflexes de l'époque sont-ils revenus ?
C'était très étrange, c'étaient des émotions mélangées. Pour moi et pour les historiques, que ce soit Gérard Darmon, Jean-Paul Rouve, Marina Foïs, Helena Noguerra, Anne Depetrini, Edouard Baer... Et puis les nouveaux aussi (Big Flo & Oli, Sofiane, Géraldine Nakache, Mathieu Madénian, Fabrice Eboué, Pierre Niney, Pio Marmaï...). Les historiques étaient un peu émus de se retrouver dans le même décor, les nouveaux clients étaient un peu perturbés de se retrouver dans un décor qu'ils ont vu. Et moi, de me retrouver avec le tablier, la cravate, la pince-cravate, le torchon, les manches retroussées et mes fiches, c'était assez émouvant. Mais très vite, puisque c'est un jeu, tout le monde s'est mis à jouer et était à fond dedans. Je suis vraiment très content de ces deux premiers jours.
Autre surprise, vous n'êtes plus producteur de "Burger Quiz" dans cette nouvelle mouture. Pourquoi ?
Parce que je n'ai plus envie de faire de production. J'ai beaucoup aimé le faire, c'était super mais d'autres le font mieux que moi et ce que je préfère faire, c'est être plus dans l'artistique : écrire des conneries, les jouer, les mettre en scène.
Vous avez déjà évoqué plusieurs clients du "Burger Quiz". Selon nos informations, des personnalités comme Florence Foresti, Gad Elmaleh ou encore Jamel Debbouze sont attendus...
Bien sûr. Tous les historiques vont revenir.
Et pour les fans des Nuls : est-ce que Chantal Lauby et Dominique Farrugia pourraient en être ?
Evidemment ! Le seul truc, c'est que Chantal tourne la suite du "Bon Dieu". Et elle tourne beaucoup. Et elle tourne pile pendant nos enregistrements. Donc je ne sais pas comment on va faire mais on va trouver un truc. Mais évidemment qu'elle m'a dit "Evidemment mon Chabaton, j'arrive", et mon Dom aussi. Pour le coup, ce n'est qu'une question de planning mais j'espère qu'on va réussir à trouver une embrouille pour qu'elle soit là.
Vous êtes longtemps resté sur Canal+. Avez-vous pensé d'abord à Canal+ ou C8 pour relancer le "Burger Quiz" ?
C'est évidemment à eux qu'on a proposé le projet en premier. Le truc, c'est qu'on l'a proposé en décembre. Et on s'est dit que le temps d'avoir une réponse et de préparer l'émission, on n'aurait pas pu la faire avant ce printemps. Et ce n'était pas dans le projet de Canal+ de mettre une émission à un moment où leur grille est faite et où les audiences ne sont pas les plus hautes. Ils ont passé leur tour très gentiment et cordialement. Du coup, Jérôme Revon m'a proposé d'aller voir Ara Aprikian pour lui proposer - et je savais qu'il adorait le jeu. Lui m'a dit : "Ecoute, je sais que ma grille est faite mais moi j'adore ce jeu. Toi, tu n'as pas besoin de le faire, moi je n'en ai pas besoin sur la grille. On le fait si c'est marrant, et le nombre que tu veux. Je m'arrangerai pour les programmer". Et c'est cette souplesse qui nous a fait signer avec lui.
"Burger Quiz" n'a duré qu'une saison sur Canal+. Comment expliquez-vous que le jeu soit resté culte, 17 ans plus tard ?
C'est super mais, franchement, je ne sais pas comment l'expliquer. C'est un cadeau que les gens nous font. Moi, on me ressort des répliques de "La Cité de la peur" dans la rue... et les gens connaissent mieux le film que moi ! C'est fou quand des gens s'approprient quelque chose que vous avez fait.
Depuis la fin de la première édition de "Burger Quiz", en télévision, vous n'avez fait que quelques apparitions dans "Kaamelott", la série "Avez-vous déjà vu ?" et un téléfilm pour Canal+. Ce n'est pas quelque chose qui vous intéresse ?
Si si ! J'adore ! C'est aussi beaucoup pour ça que je reprends le "Burger" qui est une écriture différente. J'ai fini l'exploitation de "Santa & Cie" et je sais qu'à un moment, je vais me remettre sur une écriture de film, qui est vraiment un marathon, sur un autre rythme. Donc je me suis dit que j'étais dans un bon timing pour écrire vite, tourner vite et diffuser vite. Sur un film, vous attendez deux ans pour savoir si une vanne est marrante. Là, je vais attendre quatre jours. C'est une autre gymnastique et j'adore la télé pour ça. C'est une manière de me remettre à une écriture rapide.
Quant à une série, j'ai une idée sur laquelle je bosse depuis cinq ans et c'est encore un autre exercice que je découvre et qui est plus proche d'un marathon.
Nous parlions tout à l'heure de Chantal Lauby et Dominique Farrugia. Outre un épisode de "Burger Quiz", peut-on espérer un retour des Nuls ?
Ca nous ferait plaisir. Mais on s'est dit qu'à part pour quelque chose de caritatif, nous n'avions pas forcément quelque chose à apporter en plus à ceux qui regarderaient ça. Et il faut que ce soit archi-clair, que ce ne soit pas un coup de fric. Le seul espace pourrait donc être quelque chose de caritatif. Mais une fois qu'il y a ça, qu'est-ce qu'on apporte ? On est tous d'accord en tout cas pour ne pas refaire une espèce de reformation qui serait un peu décevante pour plein de gens.