Alain De Greef est nostalgique du temps où il dirigeait les programmes de Canal+, de 1986 à 2000. Interrogé dans Le Monde, celui qui a mis à l'antenne "Nulle Part Ailleurs" ou "Les Guignols" critique "la surreprésentation des politicards de tous bords" dans les émissions en clair de la chaîne.
"Je suis atterré par la surreprésentation des politicards de tous bords, avec leur propagande nauséabonde, et leurs parasites habituels, les éditorialistes", déclare-t-il. Visé, "Le Grand Journal " principalement qui reçoit chaque soir de nombreuses personnalités politiques même si depuis la rentrée, la programmation de l'émission a évolué.
"J'ai du mal à comprendre que quelque expert en marketing ait pu imaginer confier la présentation d'une émission qui fait large place à ces prétentieux personnages à Antoine de Caunes, un des animateurs les plus élégants, subtils et drôles du paysage audiovisuel et qui n'a rien à faire de tout cela !", dénonce Alain De Greef qui s'exprime à l'occasion des 30 ans de Canal.
Il n'est pas le premier à penser que l'animateur ayant succédé à Michel Denisot n'est pas à sa place. Récemment, Philippe Gildas a critiqué ce choix de la direction de Canal+. "Voir Nadine Morano ou Eric Zemmour en face d'Antoine, c'est comme voir un odieux graffiti sur une toile de Vermeer !", poursuit l'ex-patron des programmes. Seule émission en clair à trouver grâce à ses yeux, "Le Petit Journal" de Yann Barthès, "encore perfectible mais salutaire et drôle".
Enfin, Alain De Greef dénonce la prise de pouvoir à Canal+ des "manageurs", qui ont remplacé les créateurs et saltimbanques d'autrefois. "Il reste aussi beaucoup d'espace à la télévision pour des projets culturels originaux. Encore faut-il le vouloir et ce ne sont pas ces 'manageurs' avides de 'marketing' qui peuvent faire ces choses", lâche-t-il. Les trois patrons actuels de Canal+, Bertrand Méheut, Rodolphe Belmer et Maxime Saada, tous trois issus de grandes écoles de commerce, apprécieront.