Après une année (presque) sabbatique, Alessandra Sublet revient ce soir sur France 2. Elle lance "Un soir à la Tour Eiffel", qui sera désormais diffusé tous les mercredis en deuxième partie de soirée. Pour puremedias.com, l'ancienne animatrice de "C à vous" revient sur la création de ce nouveau magazine en gestation depuis plus d'un an.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : Ce soir, à 22h40, vous recevez Kad Merad dans la première de "Un soir à la Tour Eiffel". Vous lui avez préparé quoi ?
Alessandra Sublet : Comme pour chacun de nos invités principaux, il y aura autour de lui des anonymes et des personnalités qui vont nous aider à mieux le découvrir. On a fait venir certains de ses proches qui vont venir lui faire des déclarations d'amour mais aussi Conchita Wurst qui explique comment sa vie a changé depuis sa victoire à l'Eurovision. J'étais sûr qu'elle intriguerait Kad Merad. Et, effectivement, une vraie discussion sur le travestissement s'est installée !
Et vous avez un rôle de chef d'orchestre ?
Voilà ! L'émission débute par un portrait réalisé par Michel Royer. Il est assez fouillé puisqu'il dure une dizaine de minutes et contient des archives et des témoignages inédits. Mais, à part ça, je présente l'émission seule, il n'y a pas de chroniqueurs. Je gère l'interview et les allées et venues. Mais la spécificité de cette émission, c'est qu'on la prépare en amont avec l'invité. On veut faire découvrir aux téléspectateurs des choses sur lui, même si on peut avoir l'impression de déjà tout connaître sur son parcours !
Donc les émissions de bande, c'est fini ?
Etre seule n'est pas une volonté ! D'ailleurs, je retrouve avec plaisir mon rôle de chef d'équipe le dimanche sur Europe 1. A la télévision, avoir des chroniqueurs n'est pas une fin en soi. A vouloir à tout prix avoir des gens autour de soi, on les enferme parfois dans des rôles pas forcément justifiés. Je préfère être entourée de personnalités qui ont un lien direct avec l'invité. Ca nourrit davantage l'émission.
Comment est venue l'idée de faire cette émission au premier étage de la Tour Eiffel ?
Quand j'ai quitté "C à vous", mon co-producteur Pierre-Antoine Capton m'a demandé ce que je voulais faire après mon année de recul. Je ne savais pas précisément ce dont j'avais envie. Mais après avoir déambulé pendant 4 ans dans le loft si chaleureux de "C à vous", je voulais un nouvel endroit avec une ambiance magique. Il m'a lancé en guise de boutade : "Tu veux faire ça à la Tour Eiffel !" et je lui répondu "Chiche" ! Et on a mis une bonne année à avoir les autorisations.
Le restaurant le Jules Verne, situé au premier étage, est très cher. La location de la Tour représente une part importante dans le budget de l'émission ?
Vous mélangez le fait qu'Alain Ducasse ait mis sa patte dans la carte du restaurant, ce qui en fait un des meilleurs et des plus prisés restaurants gastronomiques de Paris, et le prix du lieu. Ce n'est pas tant que ça coûte cher d'être à la Tour Eiffel, ce qui coûte cher ce sont les nombreuses contraintes techniques.
Même si des programmes ont déjà été tournés là-haut, il y a surtout eu de nombreuses contraintes techniques pour faire une émission toutes les semaines ! Par exemple, pour rejoindre le salon aménagé spécialement pour l'émission, situé au premier étage, on dispose d'un seul ascenseur de service qui fait seulement deux mètres de large. On a un décor qui doit être démontable en petit morceaux ! Et ça a bien compliqué la tâche du décorateur qui m'a prise pour une folle ! (rires)
Patrick Cohen a présenté une matinale au-dessus du troisième étage de la Tour, au pied de l'antenne. Vous pourrez vous balader dans la Tour ?
Non, car je vous rappelle que c'est le lieu le plus visité de France. Et la salle où Patrick Cohen a présenté sa matinale fait à peine 8 mètres carrés donc ce n'est pas possible pour nous d'y aller. Mais dans notre pavillon, il n'y a que des baies vitrées, ce qui permet de profiter de la vue magnifique sur tout Paris.
Mais c'est la seule vue de Paris où on ne voit pas... la Tour Eiffel !
Oui ! (Rires) Mais comme on est malin, on fait arriver nos invités en bateau par la Seine, ce qui permet d'avoir de nombreux plans sur la Tour au début ! Et on a régulièrement des vues de l'extérieur pour que les gens qui tombent sur nous en cours de route sachent où nous sommes !
Ce week-end, vous avez fait votre retour radiophonique sur Europe 1 avec la première de "Petit dimanche entre amis" dans laquelle vous retrouvez Emmanuel Maubert et Matthieu Noël. Vous êtes contente de votre première ?
J'étais traqueuse mais c'est normal avant une première en direct ! J'étais heureuse de retrouver les ondes radiophoniques et d'avoir cette bande autour de moi ! J'ai pris du plaisir et ça s'est ressenti. Il y a encore du travail pour gagner en fluidité, bien sûr ! Ca va forcément progresser.
Le concept, c'est de revenir sur quelques unes des actualités marquantes de la semaine dans la bonne humeur ?
Le dimanche à 11h, il faut de la détente ! Cette émission propose une alternative en faisant découvrir des petites infos, plutôt légères, qui n'ont pas fait les gros titres et à côté desquelles les gens sont peut être passés. On apprend des choses sans se prendre la tête. Je pense que vu l'actualité lourde du moment, ça fait du bien !
C'est donc votre grande rentrée après une année off. Vous avez retrouvé votre tempérament de guerrière ?
Je crois qu'il ne m'a jamais quittée ! J'avais besoin de prendre une année de recul et de regarder ce qui se fait ailleurs, pour développer cette émission à la Tour Eiffel. La télé, c'est du boulot ! Il fallait que la guerrière se prépare (rires). Je suis heureuse de retrouver l'envie que j'avais sur le plateau de "C à vous". Il fallait que je retrouve cette envie et de bonnes idées pour ne pas décevoir les gens !
Ca a été dur, cette année d'abstinence ?
Même si on sait que personne n'est irremplaçable, il ne faut pas avoir peur de quitter l'antenne ! On ne m'a pas beaucoup vue à l'antenne mais j'ai beaucoup travaillé ! Pour que cette émission voit le jour aujourd'hui il fallu du temps pour convaincre France 2 et la direction de la Tour Eiffel.
On parle souvent de la guerre des audiences en access. En second partie de soirée, c'est plus tranquille ?
C'est plus cool car on est moins sous le feu des projecteurs. Du coup, on peut prendre des risques en proposant des émissions différentes. Et c'est ce que fait France 2 avec "Mots croisés" ou avec la "Parenthèse Inattendue". C'est ce qu'avait fait France 5, il y a six ans, en créant "C à vous", un access différent de ce qui existait déjà. Et c'est sans doute pour ça que ça marche encore.
Vous aurez le temps de tourner de nouveaux épisodes de "Fais-moi une place" ?
J'ai l'accord de principe de deux personnes. Mais il faut trouver le bon moment pour le faire, que ce soit la saison la plus adaptée pour voir leur maison et qu'on soit disponibles au même moment. Je pense que je vais partir fin octobre pour en tourner une nouvelle pour une diffusion avant la fin de l'année.
Les deux premiers numéros ont réuni plus d'un million de personnes. Ca vous a rassurée sur votre attractivité ?
Ca m'a surtout rassurée sur le fait que le public répond présent quand on lui propose des émissions originales et différentes ! Et ça tombe bien car c'est ce que j'aime faire à la télévision !
Après deux victoires consécutives, vous n'avez pas été élue animatrice de l'année lors de la dernière édition des TV Notes de puremedias.com. Votre retour, c'est pour reprendre votre titre ?
(Rires) Le principal, c'est de revenir avec un programme qui me tient à coeur mais oui, rendez-vous en juin !