Le format de la scripted réalité, très en vogue depuis quelques mois, n'en finit pas de déchaîner les passions. Même si la ministre de la Culture juge que ce type de fiction n'a pas sa place sur le service public, Julien Courbet, producteur du "Jour où tout a basculé" sur France 2, a été assuré de conserver sa case en janvier 2013. Interrogé à ce sujet ce week-end sur i-Télé, Alexia Laroche-Joubert, à la tête de Banijay France, a défendu le format.
"La problèmatique, c'est qu'il y a un lobby des producteurs de fictions qui bloquent les producteurs de flux quant à la production de ce genre de formats, a-t-elle expliqué. C'est un format low cost où les producteurs de flux ont une vraie expertise. On se retrouve dans ce duel". Julien Courbet vend 30.000 euros un épisode du "Jour où tout a basculé" à France 2, quand des fictions classiques demandent des budget bien plus importants. "On ne peut pas demander au service public de faire des économies et inversement, quand il trouve un format qui fait de l'audience et des économies, lui taper dessus ! C'est trop facile de dire que c'est de la merde ! Moi, je suis assez cliente", a expliqué l'ex-directrice de la Star Ac'.
Le prix d'acquisition de ces fictions satisfait France Télévisions, leur qualité narrative un peu moins. "La scripted realité est un peu cheap", a récemment jugé Emmanuelle Guilbart, directrice générale déléguée aux programmes de France Télévisions. "Bien sûr, nous n'aurons jamais de prix au Festival de Cannes mais, pour la filière audiovisuelle, c'est une chance de faire travailler des Français. (...) Car si on supprime 'Le jour où tout a basculé', France 2 remettra à l'antenne des fictions allemandes comme avant", lui répondait récemment Julien Courbet.
Si le service public fait la fine bouche, les chaînes privées assument. "Il n'y a pas un pays au monde où on se pose cette question, puisque des producteurs en vivent, des acteurs, souvent de jeunes acteurs y montrent leur talent, de jeunes auteurs peuvent s'exercer à l'exercice audiovisuel et par ailleurs le public semble y trouver un intérêt. Ici, c'est un débat. On est en train de perdre du temps alors que ce sont des objets audiovisuels qui méritent d'entrer dans la catégorie fiction", a récemment défendu Nonce Paolini, PDG de TF1.