La réponse du berger à la bergère. Alors que la une des "Inrocks" de la semaine dernière consacrée au chanteur Bertrand Cantat continue de susciter de vives réactions, le magazine "Elle" publiera vendredi dans sa prochaine édition un éditorial intitulé "Au nom de Marie". "Les Inrocks" avaient choisi pour titre "Cantat en son nom", et donnaient la parole au chanteur qui s'apprête à dévoiler son premier album solo. Suite à la publication de la Une, de nombreuses voix s'étaient élevées, parmi lesquelles celles de Laurence Rossignol, Nadia Daam, Mathieu Kassovitz ou encore Raphaël Enthoven. "Ils ont craché sur une morte", a ainsi dénoncé l'éditorialiste d'Europe 1.
Publiée en avant-première sur le site de "Elle", la page en question souligne à quel point Marie Trintignant est devenue un symbole, "le visage de toutes les femmes victimes de la violence des hommes". L'hebdomadaire poursuit : "Marie Trintignant, on ne t'oublie pas. Il faudra davantage que la médiatisation obscène de Bertrand Cantat pour éteindre ta flamme". En ligne, le texte est accompagné d'un diaporama de 67 affiches pour dénoncer les violences faites aux femmes.
Compagne de Bertrand Cantat, Marie Trintignant est morte sous les coups du chanteur à l'été 2003. Condamné à huit ans de prison, l'artiste avait bénéficié d'une libération conditionnelle en 2007. Depuis, il a sorti un premier album sans Noir Désir au sein du groupe Détroit, dont le premier opus "Horizon" est paru en 2013. A l'époque, la promotion de l'album et les quelques prises de parole de l'artiste avaient déjà généré leur lot de polémiques.
Outre la une des "Inrocks", cet éditorial de "Elle" arrive dans un contexte de dénonciation des violences faites aux femmes. Après l'éclatement de l'affaire Weinstein aux Etats-Unis, les réseaux sociaux français s'agitent depuis ce week-end autour du hasthag #balancetonporc. À cette occasion, les femmes sont invitées à raconter le harcèlement ou l'agression dont elles ont été victimes.
- Christophe Gazzano